En effectuant quelques recherches sur la famille FEVRIER, je suis tombée sur le baptême d’une petite cousine éloignée, fille de Gilles FEVRIER et de Marie AUVRAY, née le 10 octobre 1790, au prénom très étrange…

Le dixieme jour d’octobre mil sept cent quatre vingt six a été baptisée par nous soussigné Anne Tanche née de ce jour fille de Gilles FEVRIER, fermier à la Rouërie, et de Marie AUVRAY son épouse, ont été parrain René POIRIER aubergiste en ce bourg, cousin de l’enfant du coté maternel, et marraine Marie Renée FEVRIER cousine germaine de l’enfant, lesquels ont signé avec nous.
J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un prénom du calendrier révolutionnaire (Tanche y figure en tant que poisson …! Voir ici, le 13 juin, entre Caille-lait et Jasmin…), mais, à ma grande surprise, j’ai découvert qu’il existait également une Sainte Tanche qui est fêtée… Je vous le donne en mille… le 10 octobre !
Cette sainte, Vierge et Martyre, dont vous pouvez lire la légende intégralement sur Gallica (Cliquez sur le lien ci-dessous), est originaire du diocèse de Troyes. Aujourd’hui encore, on peut admirer une statue la représentant dans l’église de Lhuître qui lui est dédiée.
Tout se passe en l’an de grâce 637, Tanche, jeune fille âgée de seize ans, est décapitée pour avoir voulu protéger sa vertu. Mais aussitôt, par un merveilleux prodige, la jeune fille se relève, ramasse sa tête et poursuit sa route jusqu’à un buisson d’aubépines, lieu que l’on situe quelque part entre entre Lhuître et Saint-Ouen, sur lequel une chapelle fut érigée et qui devint un haut lieu de pèlerinage.

Comment et par quels mystérieux chemins, Sainte Tanche et sa curieuse légende se sont-elles retrouvées en Anjou, je l’ignore, mais l’église de Dampierre-sur-Loire, près de Saumur, possède une statue de Sainte Tanche, représentée, comme il se doit, tenant sa tête entre ses mains.

Une relique de Sainte Tanche aurait été vénérée dès le XIIè siècle dans la cathédrale d’Angers – ce qui explique vraisemblablement l’origine du curieux prénom donnée à ma cousine ! D’autre part, sans doute à cause de son nom (confusion au fil du temps avec « étanche »), la sainte était invoquée en Anjou pour guérir de l’incontinence ! On disait que Sainte Tanche empêchait « les queniots de pisser au lit » ! (Lire ici).

-Sainte Tanche.
-Pour moi une découverte…
-Merci.
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Bonjour,
Vu la date de parution, j’ai vraiment cru à un poisson, mais arrivée à la lecture de l’acte, j’ai été très surprise n’ayant jamais rencontré ce prénom ayant pourtant une petite branche dans la Marne, l’un des deux départements français (avec l’Aube, donc très très localisé) où l’on rencontre ce prénom.
Après une recherche par prénom sur Généanet, il y a tout de même 5301 résultats sur le prénom Tanche !! Prénom que l’on trouve tant en 1er, en 2ème qu’en 3ème position.
Je pensais qu’après la Révolution, le prénom ne serait plus donné, erreur on en trouve encore.
Merci pour cet article.
Cendrine
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Eh bien cela fait quand même pas mal de Tanches ! Merci pour toutes ces informations.
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C’est une bonne idée de publier cet article le premier avril.
Feuille d’ardoise est très sérieuse et ne fait pas de poisson. L’occasion de découvrir un curieux prénom et une légende oubliée.
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Belle prise pour un 1er avril !… Tanche, pas un prénom facile à porter, tout comme Lézin, Maxenceul, Maurille ou Marie-Euphrasie…
Tâche-donc ben d’en pêcher encore !
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Je n’ai pas encore rencontré de Tanche au Québec….
Ça viendra peut-être!
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Toujours plein d’éléments ces billets ! Curieux prénom.
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