« Baptisée en 1582 », une mention marginale exceptionnelle

Calendrier de l’Avent 2019 – Jour 21

Le 11 août 1650, on enterre dans le cimetière de Cheffes-sur-Sarthe, Mathurine PAILLETTE. Rien d’étonnant à cela, si ce n’est que son acte de sépulture contient une profusion de détails sur la façon dont elle a été enterrée, en particulier le nombre de lumières (luminaires, torches et cierges) qui ont été brûlés pour elle, mais surtout cet acte présente un détail très spécial, un détail que l’on aimerait bien trouver plus souvent pour nos ancêtres, un détail qui permet de connaître son ascendance, un détail banal de nos jours mais exceptionnel à cette époque, ce détail c’est la date de son baptême qui est mentionnée dans la marge !

Acte de sépulture de Mathurine PAILLETTE, 11 août 1650. (AD49)

Ainsi, on peut clairement lire : « Elle a esté baptisée le 29 9bre (= novembre) 1582. »

Mathurine PAILLETTE veufve de deffunct Julien ALLARD metayer [?] aagé de soixante et huict ans a esté ensepulturé au cimetiere de ceans apres avoir receu tous les saints sacrements le unze dudit mois d’ault et a esté fait service solennel le lendemain treziesme pour le repos de l’ame de ladite PAILLETTE avec luminaire et quatre torches et deux petits cierges tant à ladite sépulture et service, ladite sepulture faicte par moy prestre vicaire soussigné, ledit jour et an.

Effectivement, les baptêmes de Cheffes-sur-Sarthe à cette date ayant été conservés, on découvre bien l’acte de baptême de Mathurine PAILLETTE en novembre 1582 et, par conséquent, son ascendance. Seule une petite erreur sur la date du jour, 21 au lieu de 29 (mais la lecture n’est pas aisée) est à noter.

Acte de baptême de Mathurine PAILLETTE, 21 novembre 1582 – (AD49 – B – 1582-1619, vue 6/158)

Mathurine, fille de Jullien PAILLETTE et Fleurie sa femme fut baptisée par messire Fouques BLANCHART prestre et la tinrent sur les fons Mathurin ANGER et Jehanne femme de Guillaume BOUREAU et Perrine femme de Pierre DAVY, le vingt et ungniesme jour de novembre mil cinq cent quatre vingts et deulx. F. Blanchart.

L’écriture de la mention étant la même que celle de l’acte, une notation plus tardive semble exclue. Reste à savoir par quel mystérieux hasard, Mathurine a eu droit de la part de l’officiant à une telle mention ? Était-elle une bienfaitrice particulièrement honorée dans la paroisse ? Une parente du vicaire, du curé ? … Encore un mystère à résoudre…

4 réflexions sur “« Baptisée en 1582 », une mention marginale exceptionnelle

  1. Une hypothèse : Est-elle la seule à avoir cette date dans la marge ? Ou bien, étant âgé de 68 ans, elle se retrouve peut-être être la doyenne des femmes du village ? Quoique…
    je remarque dans ceux que tu nous présentes que les gens ne meurent pas si jeunes que ça … Bien avant les vaccins, les antibiotiques… et les perturbateurs endocriniens…

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  2. Une autre hypothèse, un peu farfelue, mais peut-être pas tant que ça après tout…
    Une chicane d’héritage, où il aurait fallu prouver l’ascendance de la défunte.
    En tout cas, c’aurait été bien si les prêtres avaient pris l’habitude d’écrire cette mention en marge de chaque acte d’inhumation; que de temps gagné !

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