Pierre BESNARDIERE et les autres enfants naturels d’Urbain BATAILLEAU (Fougeré, 1824-1831)
Jour 11 – Calendrier de l’Avent 2020
Urbain BATAILLEAU était cultivateur aux Besnardières à Fougeré. Il trouvera à sa porte plusieurs enfants auxquels on donnera parfois le nom de BESNARDIERES. A partir de 1829, il demeure au ClosDoillet, toujours à Fougeré. D’autres enfants sont abandonnés à sa porte et confiés à sa femme. Certains prennent alors le nom de OILLET.
Pierre BESNARDIERE (1824-1824)
Beaucoup de petits détails pour cet enfant, dont l’oreiller est même garni de plumes de volaille… C’est la première déclaration faite par Urbain BATAILLEAU et, comme très souvent, l’enfant est confié à la femme du déclarant.
Le dixneuvieme jour du mois d’octobre l’an mil huit cent vingt quatre à sept heure du matin, par devant nous LAILLIER Pierre adjoint délégué faisant les fonctions d’officier public de l’état civil de la commune de Fougeré arrondissement de Baugé, département de Maine et Loire, est comparu Urbain BATTAILLEAU cultivateur demeurant aux Besnardière en cette commune, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin qu’il nous a déclaré avoir trouvé exposé sur le seuil de sa porte, à environ quatre heure du matin, ledit anfant étoit vetu d’une chemise fine, une brassière, et un langeux, le tout de molton, un orriller de toil fine ensouillée de plume de volaille et l’enfant n’ayant sur lui aucune marque à pouvoir donné des renseignements et sur la déclaration qui nous a esté faite par René AUDROUIN closier, et François HESLEAUT journalier, les deux majeurs, voisains du dit BATAILLEAU, et nous avons donné aux dit anfant le prénom de Pierre BESNARDIERE, anfant naturelle, en présence des susdits et nous l’avons confiée aux soins de la famme BATTAILLEAU qui a bien voulu s’ans chargé et en prendre soint, après lecture le déclarant et les deux témoins il nous ont déclaré ne savoir signé de ce anquis.
Hélas ! Le petit Pierre ne survit pas longtemps…
Décès de Pierre BESNARDIERE, enfant naturel, le 12 décembre 1824.
Le douzieme jour du mois de décembre l’an mil huit cent vingt quatre, à dix heures du matin, par devant nous LAILLIER Pierre adjoint délégué faisant les fonctions d’officier public de l’état civil de la commune de Fougeré, arrondissement de Baugé, département de Maine et Loire, sont comparu Urbain BATAILLEAU et René ANDROUIN les deux majeurs cultivateurs, voisins du dénommé cy après, lesquel nous ont déclaré que Pierre BESNARDIERE enfant naturel confié à la famme du dit BATAILLEAU, lequel est décédé de ce jour à six heures du matin, âgé de sept semaines ou environ, né à Fougeré, après lecture les témoins nous ont déclaré ne savoir signé de ce anquis.
Selon le Dictionnaire du patois de Verrier et Onillon, ensouiller signifie « bourrer, faire entrer de la laine ou de la plume dans l’enveloppe d’un matelas, d’une couette, d’un oreiller.«
Autres enfants déclarés par Urbain BATAILLEAU
Louis BESNARDIERES, déclaré le 10 juin 1825 par Urbain BATAILLEAU, cultivateur, confié à sa femme.
… lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né d’hier, suivant qu’il lui est apparu… qu’il déclare avoir trouvé le matin à côté de sa porte.. vêtu d’un langeux de molleton, un orriller de toille usée, un bonnet d’indienne brune, un mouchoir rouge… »
Louise Lucile, déclarée le 1er novembre 1826, par René GAIGNARD, et confiée à la femme d’Urbain BATAILLEAU.
… est comparu René GAIGNARD cultivateur… lequel a déclaré que ce matin à trois heures, il a entendu frapper à sa porte, il s’est prontement levé, et a ouvert sa porte où il a trouvé un enfant enveloppé d’un orrillé de toille ensouillé de plume de volaille, un langeux et une brassière de molton tout neuf, un bonnet d’indienne « jonis » (?), deux mouchoirs, deux chemises et trois couches… remis de suite aux soins de la femme BATAILLEAU des Besnardières…
Anne PERRIERES, déclarée le 26 juillet 1829, par André GOUZÉ, et confiée à la femme d’Urbain BATAILLEAU, cultivateur demeurant au Clos Doillet.
… Vers dix heures, on a frappé à sa porte, il s’est levé et il a trouvé à côté de sa porte un enfant, vêtu très pauvrement… remis de suite aux soins de la femme d’Urbain BATAILLEAU, cultivateur demeurant aux Clos Doillet…
Urbain BATAILLEAU habite donc désormais au Clos Doillet. La petite Anne décèdera le 7 août 1829.
Médard OILLET, déclaré le 08 juin 1831, déclaré par Madelaine BESLAUD, femme d’Urbain BATAILLEAU cultivateur demeurant au Clos Doillet. On connaît donc maintenant le nom de la femme d’Urbain BATAILLEAU mais, curieusement, l’enfant ne lui sera pas confié.
… Laquelle nous a déclaré qu’à deux heures du matin, une voix de femme s’est fait entendre et a frappé à sa porte, disant « Levez-vous, un enfant est à votre porte. » Aussitôt elle s’est levée, a ouvert sa porte et a trouvé un enfant placé sur le seuil de sa porte, vêtu d’une chemise, une couche, une brassière d’étoffe noire, un langeux aussi d’étoffe noire, le tout mis dans un orriller de toile garni de plume de volaille…remis de suite aux soins de la veuve Urbain GUILLEMET cultivatrice aux Souchettières…
Fougeré– Le Clos d’Oyer et La Besnardière – (Carte Géoportail).
Liste des enfants trouvés déclarés à Fougeré en 1824
Je pense qu’à cette époque la misère était là en Creuse et les jeunes femmes ne pouvant garder leur enfant le confiait à des nourrices .Je pense qu’elles savaient toutes ce qu’elles faisaient en confiant chacune leur enfant à ce couple !
« Un orrillé » : j’opte pour traduire « un oreiller »… qui faisait office de « couette de lit »* pour poser le bébé.
« Un bonnet d’indienne jonis » : je traduis : « un bonnet d’indienne jauni ».
Au sujet de la couette de lit : longtemps, enfant, j’ai dormi sur un matelas en plume de duvet, appelé couette. Quand on changeait les draps, on secouait la couette pour lui redonner du volume.
En réalité, je ne le sais pas trop moi-même… Je découvre presque en même temps que vous tous ces actes, dont je connaissais l’existence, mais qui ne me semblaient pas aussi nombreux !
Mon idée était de transcrire simplement un acte par jour, mais je suis débordée par leur richesse et je ne suis pas certaine d’avoir le temps de tout exploiter avant Noël !
Mais je suis bien contente de passionner quelques lecteurs assidus…
A demain !
Très mystérieux,tous ces enfants abandonnés dans ce même village et cette même période !
Quelle est votre »petite idée » Françoise ?
Suspens…
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Je pense qu’à cette époque la misère était là en Creuse et les jeunes femmes ne pouvant garder leur enfant le confiait à des nourrices .Je pense qu’elles savaient toutes ce qu’elles faisaient en confiant chacune leur enfant à ce couple !
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Le couple BATAILLEAU avait-il lui même des enfants bien à eux ?
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Il faut que je vérifie… Mais je pense que oui.
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« Un orrillé » : j’opte pour traduire « un oreiller »… qui faisait office de « couette de lit »* pour poser le bébé.
« Un bonnet d’indienne jonis » : je traduis : « un bonnet d’indienne jauni ».
Au sujet de la couette de lit : longtemps, enfant, j’ai dormi sur un matelas en plume de duvet, appelé couette. Quand on changeait les draps, on secouait la couette pour lui redonner du volume.
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J’ignore où tu nous emmènes avec tous ces enfants, mais tu nous fait partager une page d’histoire passionnante !
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En réalité, je ne le sais pas trop moi-même… Je découvre presque en même temps que vous tous ces actes, dont je connaissais l’existence, mais qui ne me semblaient pas aussi nombreux !
Mon idée était de transcrire simplement un acte par jour, mais je suis débordée par leur richesse et je ne suis pas certaine d’avoir le temps de tout exploiter avant Noël !
Mais je suis bien contente de passionner quelques lecteurs assidus…
A demain !
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