René GOURAND, prêtre vicaire de Seiches, signe son premier acte de sépulture à Seiches, le 24 décembre 1621, mais c’est à partir de 1623 qu’il commence vraiment à apposer sa signature au bas de presque tous les actes.

Lorsqu’un vicaire enjolive ses actes de détails supplémentaires, donnant des précisons sur les circonstances de la mort, informant sur certaines particularités, ou encore ajoutant des liens de parenté, c’est déjà merveilleux, mais si, par dessus le marché, ces petits détails nous permettent de retrouver l’ascendance de certains ancêtres, c’est le bonheur absolu !

René GOURAND était natif de Seiches, comme nous l’apprend l’acte de sépulture de son jeune frère, décédé le 25 avril 1639.

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André GOURAND, époux de Michelle EON, fils de Jacques GOURAND et de Noëlle NEPVEU.

Dans cet acte, René ne se contente pas de donner l’âge précis de son frère, soit 46 ans moins deux mois ; il nous livre également la date de sa naissance, le 25 juin 1593 et, comme si cela ne suffisait pas, il fait également la même chose pour lui-même : son âge, 51 ans mois sept mois, et sa date de naissance, 20 novembre 1588. (On peut observer qu’il calcule juste !!!)

Nous sommes en pleine épidémie de dysenterie, aussi René GOURAND prend-il bien soin de préciser que son frère est mort d’une pleurésie, après avoir agonisé pendant dix huit jours.

Les registres de baptême ne permettent pas de retrouver l’acte de baptême de René, trop ancien, mais voici celui d’André, baptisé le 25 juin 1593.

Le XXVe juin 1593 a esté baptisé André filz de jacques GOURAND et Nouelle NEPVEU, parains honestes hommes André SEGUIN et Michel EON marchand, marraine Bertranne LAVASSE, baptisé par moy vicaire soussigné.

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Noëlle NEPVEU, épouse de Jacques GOURAND, mère de René et André GOURAND, épouse en secondes noces de Jacques CHEDANNE

Désormais nous pouvons retrouver l’acte de décès de sa mère, Noëlle NEPVEU, inhumée le 6 novembre 1626 par son fils.

Là encore, nous sommes en pleine épidémie et l’on a ajouté dans la marge Non contagio so morbo (non morte de contagion).

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De loin en loin, René GOURAND enterre quelques uns de ses neveux ou nièces, dont il est d’ailleurs, assez souvent, le parrain.

Enfin, le 23 mars 1650, René GOURAND signe son dernier acte de sépulture dans les registres de Seiches.

Il meurt quelques semaines plus tard, le 26 avril 1650. Il est inhumé par François BIGOT, curé de Seiches.

Son acte de décès comporte une fois encore sa date de sa naissance, fait extrêmement rare. Il est vrai qu’il était natif de la paroisse et qu’il appartenait sans doute à une famille seichoise très ancienne.

On observe également qu’il est enterré au petit cimetière à l’instar de tous les autres membres de sa famille. René GOURAND n’a pas eu « droit » à une sépulture particulière, ce qui pourtant était l’usage habituel pour les prêtres et les vicaires.

Je n’ai pas trouvé d’information sur la profession de son père, Jacques GOURAND, mais je sais que sa mère, Noëlle NEPVEU, s’est remariée avec un métayer, Jacques CHEDANNE ; il y a donc de fortes chances pour que son premier mari, père de René et d’André, ait été lui aussi métayer. Si tel est cas, il est intéressant de noter qu’un fils de métayer a pu apprendre à lire et à écrire, pour se rendre sans doute au collège (à Angers ou bien peut-être même à La Flèche), et devenir vicaire…

Quoi qu’il en soit, je chéris tout particulièrement ce vicaire qui a pris soin de noter soigneusement les heurs et malheurs de ses paroissiens, avec force détails, parfois très émouvants, nous livrant ainsi des siècles plus tard, de petites parcelles du temps jadis…

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Illustration d’en-tête – Seiches-sur-le-Loir – Carte Postale, Archives départementales du Maine-et-Loire.