W comme WAOUH !

Une combustion spontanée, des triplés et quelques centenaires…

Aujourd’hui, pour satisfaire à la lettre W, je n’ai trouvé que cette onomatopée. Aussi pour tenter de vous émerveiller, ou, plus humblement, de vous intéresser, ai-je sélectionné, toujours dans le registre des sépultures de Seiches tenu en grande partie par notre fameux vicaire René GOURAND, trois actes étranges ou, du moins, peu ordinaires…

Un cas de combustion spontanée ?

La combustion humaine spontanée est l’apparition prétendue de flammèches ou de flammes sur des personnes vivantes, ou la réduction de corps en cendres, partielle ou totale, sans cause apparente. (Pour en savoir plus)

Sans doute est-ce moi qui suis trop encline à voir de la bizarrerie partout, mais ne trouvez-vous pas que cette pauvre femme illustre à merveille les plus beaux cas de combustion spontanée évoqués sur la toile ?

AD49 – Seiches-sur-le-Loir – MS – 1604-1655, vue 91/329.

Marie ODIAU vivante veuve de défunt Jean HAMELIN âgé de 66 ou 67 ans demeurant aux Bourcelières s’embrasa en sa maison la nuit d’entre le 4e et 5e jour d’octobre 1636 et le 6e jour dudit mois son corps presque tout consumé par le feu fut enterré au grand cimetière de Seiches.

Son mari était mort depuis quelques années.

Jean HAMELIN demeurant aux Bourcelières, âgé d’environ 60 ans fut enterré au grand cimetière de Seiches le 14e jour de septembre 1631.


Les triplés LANDAIS

J’ai déjà évoqué cette famille dans l’article sur les prénoms rares de ce registre. Le prénom Adam est en effet utilisé par cette famille sur plusieurs générations.

Le 17 septembre 1650 est un jour funeste pour Adam. Il vient apporter à l’église trois petites filles sans nom mortes le même jour que leur naissance…

AD49 – Seiches-sur-le-Loir – MS – 1604-1655, vue 169/329

Adam LANDAIS nous a présenté trois enfans femelles qu’il nous a assseuré avoir receu le baptesme appres l’avoir diligemment interrogné comme il est porté au livre des baptesmes administrés deans ceste Eglise, au tesmoingnage duquel je leur ay donné la sépulture chrestienne le mesme jour de leur naissance, le dix septiesm ejour de septembre l’an mil six cens cinquante.

Voici ce qu’on peut lire dans le Livre des baptêmes :

Adam Landays nous a présenté trois enfans siens qu’il dit avoir baptisés, l’un en necessité et absence de toutte aultre personne présente, les deux autres en présence de Jehanne POIRIER veufve de défunt Louys LANDAYS, laquelle a tesmoingné avoir veu ledit Adam baptisé ses deux aultres enfans selon l’usage de l’églize ainsy qu’elle a est interrogée de moy…

Je n’ai pas bien compris la suite. Il semble qu’Adam LANDAIS ait été averti pour avoir baptisé ses enfants sans nécessité, qu’il aurait dû laisser faire Jeanne POIRIER … néanmoins les enfants sont tout de même inhumés en terre consacrée, donc tout est bien qui finit bien !

Quelques centenaires et défunts forts âgés... ou caducs disait René GOURAND !

100 ans

Jacquine LE COMPTE veuve de feu François AUBRY, âgée de 90 ans ou de 100 ans ou environ fut enterrée le 27e jour de novembre 1625 au grand cimetière de la paroisse de Seiches.

Lézin GOURAND âgé de cent ans ou environ fut enterré le septième jour de mars 1645.

Pierre FERAULT âgé de cent ans ou environ fut enterré le dernier jour d’aout l’an 1650.

98 ou 99 ans

Mathurine COCU veuve de défunt Pierre LE BOUCHER fut enterrée le dimanche trente et onzième jour de janvier l’an mil six cent vingt et un et était âgée de quatre-vingt-dix-huit ou dix-neuf ans.

90 ou 92 ans

Damoiselle Elisabeth BELOT veuve de feu noble homme n VALIN Sieur de La Brosse, âgée d’environ quatre-vingt-dix ou douze ans mourut la nuit d’entre le mercredi et jeudi 23e et 24e jour de décembre sur les sept heures du soir et ledit 24e jour Vigile de Noël son corps fut enterré en la Chapelle de Notre Dame de Piété proche la muraille du cimetière l’an mil six cent quarante-huit.

90 ans

Barbe BIDALIER femme en secondes noces de Jean PELETIER, âgée de quatre vingt dix ans ou environ, mourut le jour de la Fête Dieu sur le soir, qui était le 23ème jour de juin, vigile de la Saint Jean Baptiste, et ledit jour ou de Saint Jean Baptiste son corps fut enterré au petit cymetiere de Seiches par moi René GOURAND prêtre vicaire soussigné.

Jeanne COCET veuve de feu Jean CHEMINART, âgée d’environ 90 ans, mourut au lieu du Haut Château le 26e de février 1631 et fut enterrée au grand cimetière de Seiches.

Michel BREHIER beau-père d’Eustache ESPINARD demeurant aux Fontenelles, âgé d’environ 90 ans fut enterré au petit cimetière de Seiches, le 6e jour de juin 1631.

Jeanne CROSNIERâgée de quatre-vingt-dix ans, qui demeurait aux Portes, mourut le 27e juillet 1632 et fut enterrée au cimetière de Seiches

Le 18e jour de novembre l’an 1654 a été enterrée Jeanne DURAND vivante veuve de défunt Mathurin GAMELIN âgée de quatre-vingt-dix ans ou environ.

Jeanne MALNOE vivante veuve feu René BOURGINAU âgée de plus de quatre-vingt-dix ans fut enterrée le lundi 5e jour d’octobre 1648.

Jeanne PION vivante femme de Pierre FERAUT mourut âgée de quatre vingt dix ans fut enterré le 3e juillet l’an 1652.

Maître Gilles ARONDEAU vivant prêtre, âgé de quatre vingt dix ans ou environ, mourut le jeudi 28e  jour d’aout, jour et fête de Saint Augustin 1642 et fut enterré le lendemain jour et fête de la Décollation de Saint Jean Baptiste, par vénérable et discret Messire François BIGOT curé de Seiches, sous la tombe de devant l’autel de Saint Julien. Ce registre fait par moi René GOURAND prêtre vicaire dudit curé.

88 ou 89 ans

Jean CROSNIER demeurant au Petit Couldray, âgé d’environ 88 ou 89 ans fut enterré le 14e jour de novembre 1632.

87 ou 88 ans

Pierre POITEVIN, demeurant à La Goguerière, âgé de 87 ou huit ans, décéda le jour et fête de la Conversion de Saint Paul, qui est le 25ème janvier, en l’an mil six cent vingt et quatre, et le lendemain, jour de vendredi, fut enterré dans le cimetière de Seiches, le plus proche de l’église par moi René GOURAND prêtre soussigné.

86 ou 87 ans

Le 4e novembre 1654 a été enterré François AUBERT âgé de quatre-vingt-six à sept ans ou environ.

86 ans

Renée FOURMONT vivant veuve feu Julien QUANTIN âgée de quatre-vingt-six ans fut enterrée le 19e jour d’aout l’an 1650.

85 ou 86 ans

Jeanne  SOURCILLER femme de Marin NOUCET, tante de Me Pierre SOURCILLER prêtre, âgée de quatre-vingt-cinq ou six ans fut enterrée le mardi dernier jour de mars 1626.

Jeanne FOURMOND veuve de défunt n. GUITERNEAU âgée de 85 ou 6 ans mourut le samedi 17e jour de novembre 1635 et le lendemain son corps fut enterré par moi vicaire soussigné.

85 ans

François GIRARD veuf de Madelaine LE PAIGE mourut au bourg de Seiches le 27e janvier âgé de quatre vingt cinq ans neuf mois et fut enterré le 28e dudit mois dans l’Eglise de Seiches l’an mil six cent cinquante et quatre par Monsieur le curé de Marcé.

84 ou 85 ans

Charles HUBERT, demeurant à Bréz, âgé de 80 ou 84 ou 5 ans ou environ, fut enterré au petit cimetière de la paroisse de Seiches, le 4e de mars 1625.

Symphorienne BIENVENU veuve feu Jean MORTIER âgée de quatre vingt quatre ou cinq ans, fut enterrée le jeudi 6e jour de mai 1649.

83 ou 84 ans

Pierre HUBERD âgé d’environ 83 ou 84 ans fut enterré samedi 19e jour de novembre.

René ARONDEAU âgé de 83 ou 84 ans, frère de Messire Gilles ARONDEAU prêtre, âgé de 87 ou 88 ans fut enterré au petit cimetière de Seiches le premier jour d’avril 1640 qui était le dimanche des Rameaux.

82 ou 83 ans

Jacques LE COMMANDEUX l’ainé mourut la nuit d’entre le six et septième jour d’avril, savoir entre le Vendredi Saint et le samedi et décéda eu lieu du Haut Huet paroisse de Corzé et son corps fut enterré ledit jour de samedi 7e jour d’avril 1635 au cimetière de Seiches par Monsieur le Curé par permission de Monsieur le curé de Corzé, il était âgé d’environ 82 ou 3 ans.

80 ans

Madelaine BLANDEAU, veuve de feu Michel LEMASSON, âgée de 80 ans ou environ, demeurante à la Hardouinière fut enterrée au grand cimetière de Seiches, le treizième jour de novembre 1624.

Perrine BABIN, veuve de défunt Jacques HAUTONNIERE fut enterré le jeudi vingt et troisième jour de février l’an mil six cent vingt et trois, par moi curé soussigné. Ladite Perrine BABIN était âgée de quatre-vingt ans ou environ. Sa sépulture est au grand cimetière de Seiches.

Julienne MARQUET vivante veuve de feu Renée LE SAYEUX, âgée de 80 ans ou environ mourut et fut enterrée au grand cimetière de Seiches le 3e jour de novembre 1627.

Jeanne BAUDIN vivante veuve de feu René JUBEAU, âgée de 80 ou environ fut enterrée le 4è jour de mars 1628 au grand cimetière.

Jeanne COCU veuve de feu Etienne POTERY, âgée de 80 ans ou environ fut enterrée le 28e jour de juin 1631.

Olive POISSON femme de Jean CROSNIER, âgée de plus 80 ans ou environ fut enterrée au grand cimetière de Seiches, le 19e juillet 1629.

Jeanne CRESPIN vivante veuve de feu René PINARD, âgée de 80 ans ou environ, mourut le jour St Thomas Apôtre, 2e de décembre 1630 et fut enterrée au petit cimetière de Seiches.

Louise BERTELOT native de Lézigné et demeurant en cette paroisse de Seiches depuis onze mois, âgée de 80 ans ou environ, mourut au lieu de La Boutardière le premier jour de juin 1632 et fut enterrée au grand cimetière dudit Seiches.

Françoise GODIVIER vivante veuve de feu Guillaume POIRIER âgée de 80 ans ou plus fut enterrée le 28e jour de décembre 1639.

Jeanne DUBOIS veuve en dernières noces de feu Marin DIGUET âgé de plus de quatre-vingt ans, fut enterrée le lundi second jour de Pâques 17e jour d’avril 1645.

Christine HERISSON vivant veuve de défunt René BACHELOT mourut âgée de quatre vingt ans ou environ fut enterrée le 25e jour de mai l’an 1651.

René BIENVENU mourut âgé de quatre vingt ans deux jours fut enterré le 26e jour de mai l’an 1651.

Thibault LE PROUST âgé de plus de quatre vingts ans mourut et fut enterré dans le petit cimetière de Seiches, le vingt deuxième jour de mars 1629.

Mathurin PION homme âgé de quatre vingt ans ou plus, mourut le dimanche 10e jour de mai 1648 sur les neuf à dix heures du soir et le lundi 11e jour dudit mois il fut enterré par Monsieur le curé.

Pierre MARTEAU meunier au Haut Moulin de Seiches, âgé de 80 ans, ainsi qu’il disait, fut enterré le jour de l’Ascension, 20ème jour de mai 1632.

Nicolas JALLET père de Messire Julien JALLET prêtre, âgé de 80 ans ou plus, fut enterré au petit cimetière de Seiches devant et proche la Petite Chapelle et fut enterré par messire Denis CORBEAU prêtre curé, et fut enterré sur une heure après midi le 19e jour d’avril 1633.

Jean MARQUET sieur de La Perrière, mari d’Urbaine AUBERD, âgé de 80 ans ou environ, mourut le samedi 26e jour de novembre 1639 et le lendemain dimanche il fut enterré en l’église de Seiches.

Pierre POTIER âgé de quatre vingt ans ou environ fut enterré le lundi 20e jour de juillet 1637.

Robert GAULTIER homme veuf âgé de 80 ans ou quelque peu plus, fut enterré le vendredi 18e jour de décembre 1637.

Marin MOUSSET homme veuf âgé de quatre-vingt ans et plus fut enterré le dimanche 27e jour de décembre 1648 et fut enterré dedans le grand cimetière.

Laurent POIRIER homme veuf de n PERDRIAU âgé de quatre-vingt ans ou plus fut enterré le 3e jour de janvier 1649.

René SIMON vivant mari de défunte Marie FRESNEAU âgé de quatre vingt ans ou plus fut enterré le 26e jour de mai 1649.

François POIRIER homme fort viel comme de l’âge de quatre-vingt ans ou environ fut enterré le mercredi 2e jour de novembre 1648.

18 réflexions sur “W comme WAOUH !

  1. Impressionnant également cette longue liste non seulement de quelques centenaires mais aussi d’un certain nombre d’octogénaires, alors que l’espérance de vie des nobles était de 40 ans pour les hommes et de 38 ans pour les femmes au début du 17e siècle (cf Wikipédia).
    Et certains avaient déjà une précision sur leur date de naissance : « René Bienvenu mourut à 80 ans et 2 jours en 1651 ».
    Waouh !

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    1. Le calcul de l’espérance de vie souffre d’un énorme biais : c’est une moyenne de l’âge à la mort d’une classe d’âge de mémoire. Or étant donné que nombreux enfants décédaient dans les premières années, cela fait plonger la moyenne. Mais les individus qui passait à travers les maladies infantiles etc. pouvait arriver assez « facilement » à de grands âges.

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      1. Ces personnes sont quand même mortes à un grand âge. Il n’ont pas seulement échappés aux maladies infantiles, mais aussi à la peste (rien que ça), la dysenterie et autres joyeusetés de maladies d’adultes.
        Le calcul de l’espérance se fait en fonction en intégrant le biais, c’est à dire avec la probabilité de survivre à tel âge x, c’est-à-dire la proportion des personnes ayant l’âge x au premier janvier qui sont encore vivantes le 31 décembre (cf. Wikipédia)

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  2. Combustion spontanée et étai-elle paralysée et devant le feu de cheminée se chauffant… Jadis dans mon enfance j’ai entendu parler de décès de ce style… Pour les « caducs », mon plus vieil ancêtre Turbelier est dcd chez sa fille et son gendre Julien Louvel à La Rouxière (44) âgé d’environ 90 ans en 1743. Côté de mes Châtelleraudais où des descendants naissent et vivent encore, un ancêtre REQUIEM (oui !) est cité dans l’histoire de la ville comme ayant vécu 96 ans. Il s’est remarié après un premier mariage et grâce à cet acte j’ai même les noms et prénoms de ses père et mère.
    A l’époque j’aurais pu crier Waouh ! mais cela n’existait pas !!!

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