X comme INCONNU

Des inconnus au village de Seiches

Des mendiants…

Pour quelle raison cet enfant, dont les parents étaient sans doute des mendiants cherchant leur vie, a-t-il été inhumé à Seiches par René GOURAND alors qu’il est né à Corzé ? Bien que sans doute mort-né, puisque « mort à l’instant de sa naissance », il a tout de même eut le temps d’être baptisé. Son parrain est originaire de Paris, tandis que ses parents habitent la Normandie. S’étaient-ils rencontrés sur les chemins ?

Le sixième jour de mars l’an mil six cent vingt et quatre, il mourut un enfant à l’instant de sa naissance au lieu appelé le Haut Huet en la paroisse de Corzé au diocèse d’Anjou ; lequel appartenait à un pauvre homme passant chemin nommé Guillaume DU DOUET et à Marie BERGERE de la paroisse de Saint Germain de la ville d’Argentan en Normandie au diocèse de Sés ; et ledit enfant a été baptisé par Antoine LAMBERT de Saint Maurice  des Ponts de Charanton au diocèse de Paris, et a été enterré au cimetière de Seiches par moi René GOURAND.

Ou des pèlerins, en particulier de Saint Méen.

Ces actes sont de véritables petites biographies qui nous permettent de reconstituer la vie de ces pélerins dont le voyage s’est malheureusement arrêté à Seiches…

25 janvier 1644

Jean HUBÉ devait avoir une trentaine d’années. Il était marié et sa femme, Mathurine MACON, voyageait avec lui. Elle avait 27 ans environ à la mort de son mari. Le couple avait trouvé refuge à La Suardière, demeure des De La PORTE, quand Jean était tombé malade. Après une agonie d’une dizaine de jours, il y trouva, malheureusement, la mort. Par chance, avant qu’il ne meure, on l’avait entendu faire ses prières et il avait demandé à être confessé, aussi fut-il enterré en terre consacrée, au cimetière, sans doute en partie grâce aux deniers de la dame de La Suardière, Symphorienne De LA PORTE, qui avait également pris soin de lui pendant sa maladie…

Jean HUBÉ de la paroisse Saint Maurice au diocèse de Chartres et ladite paroisse de Saint Maurice éloignée dudit Chartres de douze lieues et à trois lieues de Vienne au Perche faisant le voyage de Saint Méen demeura malade au lieu de La Suardière en Montreuil, environ dix ou douze jours durant lesquels ( ?) honorable fille Symphorienne De La PORTE dame dudit lieu de La Suardière et René RIFAUT closier audit lieu, ont vu ledit Jean HUBE réciter le Pater, l’Avé et dire Jesus Maria et demander la confession sacramentale. Ledit HUBE étant mort, son corps a été enterré dans le grand cimetière de la paroisse de Seiches par moi vicaire soussigné à l’instance et prière de Mathurine MACON se disant sa femme et âgée de vingt sept ans ou environ et encore de ladite DE LA PORTE, en présence dudit RIFAUT et de Jean VIELLE, le 25e jour de janvier 1644.

11 mars 1645

Breton d’origine, Guillaume REMIGNAC, domicilié non loin de Saint-Méen, y avait rencontré Jean BOULLET et son épouse Catherine RICHARD. Le jeune homme les avait suivis pour accomplir un autre pèlerinage, celui de Saint-Florent, c’est-à-dire très certainement à Saint-Florent-de-Saumur. Ses compagnons se portent garants de sa religion ; de toute façon, on a trouvé un chapelet sur lui, ce qui lui permet d’être inhumé chrétiennement…

Guillaume REMIGNAC âgé de seize ou dix-sept ans de la ville de Plevenier en Bretagne, huit lieues par de la Saint Méen fut enterré au grand cimetière de la paroisse de Seiches par moi René GOURAND prêtre vicaire soussigné, ledit Guillaume était en la compagnie de Jean BOUILLET et de Catherine RICHARD sa femme, paroissiens de Marigné à trois lieues d’Orléans, pèlerins de Saint Méen, lequel BOUILLET nous a dit que ledit REMIGNAC les avait suivi pour faire le voyage de Saint Florent et le serment pris d’icelui BOUILLET s’il avait reconnu ledit REMIGNAC pour catholique et s’il avait vu entendre la Sainte Messe et faire autres actions de fidèle catholique. Il nous a affirmé que oui et de fait le dit défunt avait un chapelet sur lui, c’est pourquoi l’on a donné la sépulture chrétienne à son corps, le 11e jour de mars 1645.


Voir d’autres pèlerins de Saint-Méen ici.

2 réflexions sur “X comme INCONNU

  1. Merci pour la transcription de l’acte de sépulture de Jean Hubé (ce que je ne sais faire !).
    René Rifaut était le serviteur domestique de Pierre De La Porte,père de HF Symphorienne, dame de La Suardière (et de Pierre De La Porte premier valet de chambre de louis XIV.)
    Bien charitable Symphorienne,dite fille, par notre vicaire René Gourand en 1644.

    Aimé par 1 personne

Merci de laisser votre commentaire ici.