Feneu, 14 janvier 1638.
Il y a exactement 387 ans, était inhumé un auvergnat, scieur de long, qui voulut fonder un service à perpétuité, mais dont le testament fut par la suite annulé, faute de fonds !
Le quatorziesme jour de janvier mil six cent trante et huict a esté enterré en l’église de Feneu, Noël JACQUET, auvergnat, scyeur* de bois au long, décédé en la maison de honneste homme Pierre GAULTIER, hoste à Feneu, lequel JACQUET a fondé à perpétuité* en l’église de Feneu un service de trois grandes messes et vigiles le jour de son decez qui fut le treziesme dudit mois et an et pour ce a donné quarante livres de rente à la fabrique par testament passé par Mathurin MARCHAYS notaire de la baronnie de Sautray*, le unziesme dudit moys et an, ledit enterrement a esté faict par nius curé soubsigné et nos chappelains. (gloze l’église de Feneu).
(Dans la marge.)
Noël JACQUET – Service à perpétuité. Ledit service ne fut fondé : le testament estant nul faute de fond.
*Scyeur de bois au long = scieur de long. Pour exercer ce métier très difficile, les auvergnats excellaient. Nomades, ils quittaient parfois de longs mois leur pays natal et parfois même, comme ici, mouraient loin de chez eux. Noël JACQUET était peut-être l’un des ancêtres de Christelle qui évoque ses aïeux scieurs de long et auvergnats dans l’article ci-dessous.
*Fondation à perpétuité = De nombreuses fondations figurent dans les registres de Feneu. J’avais d’ailleurs déjà évoqué celle de Noël JACQUET ici.
*Sautray = Le Château de Sautray, situé sur la paroisse de Feneu.

Au confluent du ruisseau de la Suine dans la Mayenne, qui y forme deux jolies îles. La terre appartenait au XIIe siècle au seigneur de Feneu, qui y fonda la chapelle Notre-Dame, plus tard qualifiée de prieuré du Bignon (Voir ce mot), au profit des moines de Saint-Nicolas d’Angers. On y voit un fief distinct, avec château-fort, constitué au XIIIe siècle dont est seigneur Robert des Champs (1248) ; Hardouin de la Haie-Joulain (1312), Briant de la Haie-Houlain (1384, 1408) qui rend aveu au château d’Angers « pour son chastel et appartenances avec les douves », fours et pressoirs banaux à Feneu, moulins à blé et à draps. Catherine de la Haie-Joulain, l’apporte à Jean de Sainte-Maure ; Charles de Sainte-Maure (1458,1478) ; Jacques de Daillon (1529), chambellan ordinaire du roi, sénéchal d’Anjou ; Guy de Daillon (1563), fait prisonnier à Coutras. La place, interceptant la Sarthe et la Mayenne et toutes les communications par Cantenay avec le Maine et la Normandie, devint une des visées des guerres civiles. Prise et reprise, elle était occupée en 1591 par le sieur de Quincé avec une garnison de soldats royaux, qui se laissa surprendre le 9 août par une bande de 18 partisans ligueurs, ayant à sa tête Jean HERVÉ, fermier de la Monnaie d’Angers ; mais dès le lendemain le siège y était mis par deux compagnies, sous les ordres des sieurs de Rambouillet et de Thouarcé, avec poudres, canon et vivres fournis par la ville d’Angers. Le 13, HERVÉ blessé accepta la capitulation qui lui accordait d’être conduit avec ses gens à Rochefort-sur-Loire, poste important de la Ligue. La mairie d’Angers, en fournissant tout secours, requit le démantellement et le rasement du château « attendu les ruysnes qu’il a toujours apporté au païs, de la despence qu’il a convenu faire à le reprendre par plusieurs foys. » Une commission royale en date du 16 août fut délivrée pour satisfaire aux sollicitations pressantes des habitants. Néanmoins le château, resté debout encore, fut investi le 18 février et occupé le 20 par les ligueurs de Boisdauphin, mais repris de nouveau de nuit et sans combat par le capitaine Des COURANS. Pendant la fronde, l’abbé ARNAUD y trouva encore refuge contre le sieur de Rohan, qui le voulait faire arrêter. Il était advenu depuis les premières années du XVIIe siècle par le mariage d’Hélène de Daillon à François de Chabannes, baron de Chalus, qui prend le titre de baron de Sautré, quoique la terre n’eût qualité que de simple châtellenie. René LECLERC, sieur des Roches et des Aunais, marie de Renée LICQUET, l’acquit en 1617 et ses héritiers y résident pendant plus de deux siècles. […] Outre la chapelle du Bignon, qui est dite en 1777 « sise dans la cour de Sautré », le château avait sa chapelle seigneurialle dès le XVe siècle, dédiée à Saint Thomas et vulgairement appelée de la Planche. Le dernier chapelain François LOUET périt, dit-on, dans une noyade à Montjean le 29 novembre 1793. (Pour en savoir plus. Célestin Port, Sautré.)
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Ce serait chouette de retrouver un de mes ancêtres comme ça ! Mais non, pas de trace de Noël JACQUET dans mon arbre… Merci pour le clin d’œil en tout cas ;-)
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