Angers Saint-Germain en Saint-Laud

  1. Mes ancêtres à Saint-Germain en Saint-Laud
  2. Saint-Germain en Saint-Laud, par Célestin Port.

Mes ancêtres à Saint-Germain en Saint-Laud

BELIARD – CHARON DEFAYE – GAUTIER – GUILBAULT – REINE

Saint-Germain en Saint-Laud, par Célestin Port.

St-Laud. Les origines et le développement du chapitre et l’église paroissiale St-Laud ont été excellemment résumés par A. Planchenault, qui a, en 1903, publié le cartulaire du chapitre. Le chapitre St-Laud doit son orogine à une chapelle, fondée au IXe s. sous le vocable de Ste-Geneviève, près de la demeure des comtes d’Anjou, sur l’emplacement du château actuel. Cette chapelle reçult les reliques de saint Laud, évêque de Coutances (530-575), transportées par crainte des Normands, on ne sait en quelles circonstances. Il est certain que les reliques étaient dans la chapelle du château au milieu du XIe s. Geoffroi Martel y établit un chapitre, auquel ses successeurs firent diverses donations. L’église St-Laud, endommagée par deux incendies, fut réédifiée par Henri II Plantagenet, et consacrée le 8 juin 1104 par Renaud de Martigné, évêque d’Angers. Incendiée à nouveau en 1130, elle fut reconstruite en 1140 par Geoffroi le Bel. Les vestiges en sont visibles dans la galerie des tapisseries. Lorsue saint Louis fit reconstruire le château d’Angers, les chanoines de St-Laud durent (septembre 1244) s’installer dans la petite église paroissiale St-Germain, que les moines de St-Aubin avaient consenti à leur céder, ainsi que la maison et l’enclos dits de St-Hilaire. La cession en fut aussitôt confirmée par saint Louis qui ajouta quelques terrains nécessaires à la construction des bâtiments du chapitre. D’après une notice du XVIIIe s., on releva les murs de la nef de plus de 2 toises, on voûta le choeur et les croisillons, on bâtit une tour pour les cloches et un vestibule devant la grande porte. Ainsi établie, l’église subsista jusqu’à la Révolution. A cette époque, elle fut en partie démolie. Port a noté les vestiges qui s’en voyaient encore en 1871. Ces vestiges disparurent définitivement en 1900. Jusqu’à la construction de l’église actuelle, le sevice paroissial fut célébré dans la chapelle des Récollets. L’église avait été souvent pillée au Moyen âge, elle était hors des murs, ce qui aggravait son insécurité. Cependant, la présence des reliques de la vraie Croix, sur lesquelles Louis XI envoyait ses ennemis prêter le sement, lui donna une certaine célébrité. Les prébendes canoniales étaient au nombre de 11, cont une à la nomination de l’abbé de St-Nicolas, une autre à celle des comtes d’Anjou qui se qualifiaient eux-mêmes volontiers, d’après le cartulaire, « abbés » de St-Laud. Les biens du chapitre s’étendaient surtout dans la banlieue S.-E. d’Angers, jusqu’à la Loire et à Port-Thibault et consistaient en vignes et terres maraîchères. ll faut ajouter quelques biens et paroisses : Bouchemaine, La Pouèze, Foudon, Verrières, N.-D. de Chambiers avec des droits sur la forpet, l’écluse de Prignes avec la dîme du poisson, Gouis, ainsi que plusieurs terres dans le Loudunais. (Arch. du chapitre, G 912 à 1010 et 17 G. – Paroisse, G 1697-1703.) Outre la relique de la vraie Croix, il y avait dans le trésor les reliques de saint Laud, de saint Romphaire, de saint Guingalois, de saint Julien. Des actes de confraternité avaient été passés entre le chapitre et d’autres chapitres ou monastères : St-Nicolas, St-Martin d’Angers, Fontevraud, etc… Une confrérie de St-Nicolas groupant les bourgeois de la ville, existait depuis au moins le XIIIe s. (43 G I) ; une tradition faisait remonter sa fondation à Foulque Nerra. L’église paroissiale et le chapitre ne passaient pas pour riches. Les édifices bénéficièrent pourtant d’embellissements et de restaurations au XVIe s. : des stalles neuves furent exécutées par Pierre Corbineau et Simon Coquereau en novembre 1535 (5 E I 523, N. 57) ; les cloîtres furent entièrement refaits quinze ans plus tard (5 E I 611, N. 358). Au XVIIIe s., l’autel de l’église paroissiale fut refait de 1769 à 1771 par le célèbre sculpteur Leysner (G 1703). Tout dela démontre tout de même quelque aisance. Certes, la plupart des paroissiens étaient des maraîchers, des vignerons. Mais il ne faut pas oublier que le château et ses habitants se trouvaient sur la paroisse, de même que l’Académie d’équitation jusqu’en 1764 (V. plus bas, art. Lesvière). Aussi, dans les registres paroissiaux (qui remontent à 1544), on rencontre beaucoup d’officiers et de personnages en service au château, des élèves et des membres de l’Académie d’équitation, de grandes dames retirées au couvent de la Visitation. La chapelle de cette communauté et celle du Temple servaient aussi parfois pour les mariages.

Curés : 1590, 18 février, sép. de Pierre JULLIAN ; 1685, Pierre Le ROYER ; 1741, 23 janvier, sép. de Pierre HARDIE : 1717, 1er mars, sép. de Germain BELOT. Au moment de la Révolution, était curé Etienne-ALexandre BERNIER (1762-1806), docteur en téhologie, installé le 23 mars 1790. Il refusa le serment constitutionnel et joua, dans la guerre de Vendée et les négociations du Concordat, un rôle important. (Chanoine Leflon, Etienne-Alexandre Bernier, Paris, 1938. – Quéruau-Lamerie, Le Clergé de Maine-et-Loire pendant la Révolution, pp. 21-23.) L’église fut détruite à la Révolution. Au concordat, la paroisse fut installée dans la chapelle des Récollets, qui fut remplacée par l’église actuelle (E. Dainville, archit.), consacrée le 10 avril 1876 par Mgr Freppel, en présence du maire d’Angers, du vicomte de Cumont, du colonel du 10e cuirassiers, etc… (Anjou historique, 1912, p. 330 ; – 1943, p. 122.) L’église, à son inauguration, fut jugée comparable en beauté aux monuments du Moyen âge. La reconstruction de l’église avait d’abord rendu nécessaire l’achat, d’une propriété (succession Vaslin) pour 30.000 fr. La Ville donna 16.500 fr. en 10 annuités et la fabrique couvrit le reste au moyen de dons. L’église elle-même coûta 387.000 fr. La fabrique emprunta 65.000 fr., la Ville donna 110.000fr., l’Etat accorda un secours de 30.000fr. La première souscription avait produit 107;000 fr. Les 75.000 fr. restant furent couverts par de nouveaux dons. Les autels, vitraux, orgues et ornements furent ajoutés par plusieurs donateurs. En 1887, la célèbre Vierge du Salve, vierge royale en marbre blanc, datant de la fin du XIIIe s. ou du début du XIVe (classée par arrêté du 25 novembre 1906) fut replacée en l’église St-Laud. Elle se trouvait auparavant gisant en deux morceaux au logis de Douzillé. Elle a été restaurée par M. Belouin qui a refait la tête de l’Enfant Jésus, la main droite, le bras et le nez de la Vierge. Un moulage de cette statue existe au musée de l’Evêché. Le bombardement du 29 mai 1944 fut particulièrement meurtrier pour l’église, dont les voûtes furent crevées, les toitures dévastées. Heureusement, la Vierge avait été évacuée en 1943. Le service paroissial fut transféré à N.-D.-de-Lourdes et dans les chapelles de secours. L’église a été restaurée de 1950 à 1960. La flèche a été entièrement reconstruite. Les nouvelles paroisses Ste-Bernadette et St-martin-des-Champs (V. ces noms) ont été détachées de la paroisse St-Laud qui comptait 10.500 hab. en 1960.

Eglise Saint-Laud – Les chanoines de St-Laud, chassés du château par saint Louis, obtinrent à sa prière que l’abbé de St-Aubin leur cédât son église paroissiale de St-Germain, située dans le faubourg voisin (septembre 1234). Elle devint l’asile des reliques vénérées et prit le vocable de St-Germain en St-Laud. Quelques traces d’arceaux gothiques en subsistent encore dans la cour de ce nom, qu’entourait une enceinte avec deux portes, enfermant un beau cloître planté d’ormeaux, l’église, le cimetière, les maisons canoniales et celles des officiers. V. des dessins dans Brun. de Tart., Mss. 871, part. III, f. 53 ; Ballain, Mss, 867, p. 306. Les chanoines, en souvenir de leur fondateur, Geoffroy Martel, qui leur avait donné, entre autres beaux droits, la dîme de la monnaie frappée à Angers, se rendaient porcessionnellement le jour de son anniversaire (12 novembre) à St-Nicolas. – Un riche reliquaire, donné par le roi René, renfermait la célèbre Vraie-Croix, sur laquelle tout serment prêté par un parjure était, suivant l’opinion populaire, puni de mort dans l’année. Louis XI, convaincu de cette croyance, ne manquait pas d’y envoyer jurer ses ennemis. On possède de nombreux procès-verbaux de ces cérémonies. V. Mss. 681 et dans les Registres Capitul. aux Archives de M.-et-L. Le bénédictin Roger, prié de rechercher l’origine de cette relique, avoue « n’en avoir trouvé rien d’assuré. » Histoire d’Anj., p. 359. Il en attribue par conjecture la donation première à Foulques Nerra, Ibid. et p. 153, et le Martyrologue de saint Laud, à Foulques V, roi de Jérusalem. Rev. d’Anj., 1853, p. 466. L’église, exposée hors de l’enceinte à tous les pillages, était une des plus pauvres de la ville. Elle possédait pourtant sur son grand autel une admirable Vierge en marbre blanc, qui faillit être prise pour orner le Louvre. Dérobée à la Révolution, elle est passée dans le cabinet d’un particulier que l’abbé Corblet n’a pas nommé en donnant le dessin de l’œuvre dans sa Revue de l’Art chrétien (avril 1857, p. 151). Une autre Vierge assez informe trouvée par Yolande d’Aragon (1400) sur l’emplacement de N.-Dame-de-Sous-Terre, figure encore sur un autel. L’ancien orgue à lui seul fut vendu nationalement 3,200 livres (7 floréal an III). On montrait aussi des reliques de saint Coronat, de saint Arnoul, de saint Marcou, de saint Guingalois, de saint Julien, de saint Jacques, de saint Philippe, une côte de sainte Barbe et un bâton de licorne. Voir outre les documents cités, Brossier, Mss. 656, t. I, p. 718 ; Roger, p. 270 ; Mss. 677-680 ; et aux Arch. de Maine-et-Loire, le chartrier du Chapitre, notamment les Délibérations capitulaires complètes depuis le XIVe siècle. Dans une des chapelles se réunissait, le 9 mai, la noble Confrérie de St-Nicolas ou des Bourgeois d’Angers, composée de l’élite des prêtres, des magistrats, des gens d’épée de la ville, et qu’on prétendait fondée par Foulques Nerra. V. la liste des ses membres, ses comptes, ses délibérations, Mss. 682-686.

Le service de la paroisse fut transféré, après la Révolution, dans l’église voisine des Récollets attribuée, ainsi que le presbytère, par une donation particulière, à la fabrique. Devenue absolument insuffisante, elle est en ce moment en démolition pour être remplacée par une église nouvelle, sur les plans de M. Ernest Dainville, en style roman poitevin, à trois nefs avec façade surmontée d’un clocher et d’une flèche, transept avec absidioles, choeur circulaire et sous la chapelle du chevet consacrée à laVierge, une crypte avec autel pour la statue de N.-D.-sous-Terre.