Voici un bout de branche un peu différent, il ne s’agit pas de l’un de mes ancêtres directs, mais d’un cousin au destin un peu particulier…
Abbé Basile HOREAU
(1737-1830)
La Jumelière (49)
Supérieur du Collège de Château-Gontier
Chanoine de la Cathédrale du Mans
Chevalier de la Légion d’Honneur (11 septembre 1827)
Basile HOREAU est le fils de Jean HOREAU et de Mathurine CAILLAUT, elle-même fille de Jean CAILLAUT, métayer de la Bottière à La Jumelière, et de Françoise RETHORÉ, mes ancêtres directs à la génération 10.
Basile est baptisé le 13 juillet 1737 à La Jumellière.

Le treziesme juillet mil sept cent trente sept a eté par nous prêtre soussigné batisé Basile HOREAU né de ce jour fils légitime de Jean HOREAU et de Mathurine CAILLAUD sa femme, a eté parein Jacques CEBRON et maraine Marie HOREAU soeur de l’enfant, lesquels ont declaré ne savoir signer de ce enquis.
Basile HOREAU décède, 93 ans plus tard, le 29 janvier 1830, à Château-Gontier dans la Mayenne. Il est devenu Principal du Collège de la même ville, chanoine de la cathédrale du Mans et a reçu, parmi d’autres titres honorifiques, la Légion d’honneur.

L’an mil huit cent trente, le trente du mois de janvier à onze heures du matin, par devant nous Barthélémi DESAËS, adjoint au maire de la ville de Châteu-Gontier, Département de la Mayenne, chargé du bureau de l’état-civil, par délégation spéciale de Monsieur le Maire, sont comparus Messieurs Jean René SOURDRILLE propriétaire, âgé de soixante ans et Gaspard BOUSSARD, commissaire de police, âgé de cinquante quatre ans, domiciliés de cette ville, lesquels nous ont déclaré que monsieur Basile HOREAU âgé de quatre vingt treize ans, Prêtre Principal du collège de Château-Gontier, y demeurant, officier de l’université, Chevalier de l’Ordre Royal de la Légion d’honneur, pensionné de l’état, natif de la commune de La Jumellière (Maine-et-Loire), fils de défunts Jean HOREAU et de Mathurine CAILLAUD, est décédé hier à cinq heures du soir , en la maison du collège de cette ville, et les déclarants ont signé avec nous le présent acte après que lecture leur en a eté faite.
Biographies de l’Abbé Basile HOREAU
Voici sa vie telle qu’elle est résumée par l’auteur du Dictionnaire Historique (1).
Prêtre, principal du collège de Château-Gontier, naquit à la Jumelière dans le diocèse d’Angers en 1737. Après avoir fait ses premières études à Château-Gontier et sa théologie à Angers, il fut placé en qualité de régent au collège où il avait été élevé, devint préfet des études et principal, le 4 mai 1787. Il refusa en 1791 le serment constitutionnel : non seulement alors sa maison fut dissoute, mais encore lui-même fut arrêté et jeté dans les prisons de Rambouillet. Lorsqu’il fut rendu à la liberté, il fut nommé de nouveau principal du collège qu’il avait autrefois administré, et il le fit fleurir en peu de temps. Depuis 1816, il dirigea aussi une maison d’éducation ecclésiastique qu’il avait fondée lui-même à grands frais. Ses services rendus à l’état et à l’Eglise lui valurent les palmes d’officier de l’université et la croix de la Légion d’honneur. Me de la Myre, évêque du Mans, le nomma chanoine honoraire de sa cathédrale. L’abbé Horeau est mort de la mort des justes, le 14 janvier 1830, à l’âge de 93 ans.
Une autre publication, plus précise, nous donne encore plus de détails (2) :
M. Basile HOREAU, prêtre, principal du collège de Château-Gontier, département de la Mayenne, chanoine honoraire de la cathédrale du Mans, vient de mourir à l’âge de 93 ans. […]
Il était né à la Jumelière, paroisse du diocèse d’Angers, en 1737, vint au collège de Château-Gontier à l’âge de sept ans, y fut élevé gratuitement par MM. Marais, frères, originaires de la même paroisse, qui succédèrent l’un après l’autre à M. Gilles Marais, leur oncle, premier principal du collège depuis 1703 jusqu’en 1739. M. Horeau ayant fini ses études ecclésiastiques au séminaire d’Angers, fut placé en qualité de régent au collège où il avait été élevé, devint préfet des études, et principal le 4 mai 1778. […]
En 1791, il refusa le serment prescrit par la constitution civile du clergé, aussi bien que les autres ecclésiastiques ses collaborateurs ; sa maison fut dissoute, ses biens meubles et immeubles lui furent enlevés ; lui-même fut arrêté et traîné de prison jusqu’à Rambouillet. […]
En 1803, cédant aux pressantes sollicitations du maire et des principaux administrateurs de la ville de Château-Gontier, il rentra au collège, qui était en décadence, trouva le moyen de le monter de nouveau, et le ramena promptement à l’état de prospérité où il l’avait mis autrefois, et où il l’a laissé en mourant. […]
Il acheta, en 1816, une vieille communauté, tombant en ruines, dans le bourg de Précigné, près Sablé ; il y fit élever à ses frais les bâtiments, les distribua, les meubla et donna le tout, par acte entre-vifs, à M. l’évêque du Mans, pour l’un de ses petits séminaires. Il y a maintenant 250 pensionnaires. […]
Sur le rapport de M. Morice, recteur de l’académie d’Angers, il fut nommé officier de l’Université ; M. d’Hermopolis lui obtint de Sa Majesté la croix de la Légion d’Honneur et lui écrivit de sa main pour la lui annoncer. M. de La Myre, évêque du Mans, le nomma chanoine honoraire de sa cathédrale. Il a conservé l’usage de ses facultés à peu près jusqu’au dernier moment, et a fini de la mort des justes, le 29 janvier, au milieu de sa nombreuse famille éplorée et priant pour lui.
Pour donner plus de pompe à ses obsèques, on remit la sépulture au lundi 1er février. Il fut exposé en habits sacerdotaux le dimanche, et on se porta en foule pour le voir encore une fois. On entendait de toutes parts bénir sa mémoire, et le lendemain, malgré la rigueur du froid, les diverses autorités de la ville, la musique, la garde nationale, un nombreux clergé et une foule immense l’accompagnèrent au tombeau, rendant ainsi un hommage éclatant à sa vertu.
Célestin Port, quant à lui, dans l’article qu’il lui a consacré, ajoute que son buste en marbre fut réalisé par David D’Angers et inauguré dans le Collège en 1836. Le modèle en plâtre figure au Musée d’Angers.

Je n’ai malheureusement pas retrouvé le dossier de Basile HOREAU sur la Base Léonore (j’ai fait une demande, mais sans grand espoir, sans doute est-il perdu…). Quant aux MM. Marais, neveux de Gilles MARAIS, originaires de La Jumellière, je suis à leur recherche… (Peut-être ce Gilles MARAIS, un autre cousin…)
Lien de parenté de Basile HOREAU avec ma grand-mère maternelle Rose MARTINEAU

Notes, Sources et liens
- (1) Dictionnaire Historique ou Histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talens, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours ; par F.X. De Feller. Huitième édition, Tome septième. Lille, 1832. [Googlebooks]
- (2) Notice sur l’Abbé HOREAU, L’Ami de la Religion et du Roi, 1830, Tome 63, (p. 152). [Lire sur GallicaBnF]
- Vignette – Alphabet du Petit Villageois sur GallicaBnF


Très pratique d’avoir un parent dans les dictionnaires et son portrait par david d’Angers !
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Oh oui, dommage que cela n’arrive pas souvent !
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La famille Horreau de la Jumellière est mienne(9ème génér.) par Jean Le Horreau,métayer, veuf de déf Françoise Gadras,qui épouse,avec dispense, le 27 11 1709 à La Jumellière, Françoise Cesbron,fille de Marin Cesbron et de Jacquine Montaillé.(vue 591).
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Eh bien ! Vivre jusqu’à 93 ans, sans vaccin, sans antibiotique (peut-être cela l’a-t-il aidé ?), après avoir traversé la Terreur, la prison (ça devait grouiller de microbes et de maladies infectieuses, sans compter la faim, la soif, le froid). Quelle santé et quelle force de la nature, le cousin Basile !
ça vaut un portrait par Célestin Port et un buste par David d’Angers…
Mais il n’a pas vécu 193 ans quand même : juste petite coquille sur la date de sa mort (en rouge). Tu dois être comme moi, fâchée avec les nombres… T’inquiète !
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Totalement fâchée ! Ce n’est pas la première fois… ni la dernière, j’imagine ! (Voilà, c’est réparé !)
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Le fabuleux destin du cousin Basile. Tu es chanceuse d’avoir pu découvrir tant d’éléments sur sa vie.
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Merci pour ton commentaire. Oui, c’était une belle surprise !
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Réponse de ma demande (19 mars 2016) de renseignements concernant la légion d’honneur attribuée à Basile HOREAU : (
« […]
Il a été trouvé trace d’un membre de la Légion d’honneur identifié comme suit dans les archives de la grande chancellerie : HOREAU (Basile), nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 11 novembre 1827 en qualité d’ancien principal de collège.
Ce sont là les seuls éléments conservés à la grande chancellerie concernant l’intéressé. En effet, il n’a pas été trouvé trace d’un dossier à son nom. […] »
Reçu le 21 novembre 2016.
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