Lorsque l’on se rapproche des années 1600, inexorablement, les archives se tarissent, les actes se taisent et nos ancêtres s’évanouissent dans l’ombre, la plupart du temps, hélas, pour toujours… Mais quelquefois un miracle se produit ! Un acte improbable fait émerger un ancêtre englouti. C’est ainsi par exemple qu’un jour j’ai découvert Germaine SOREAU, ma sosa 12747 (Lire Vive les chemins détournés en généalogie !). L’ancêtre dont je vais vous parler aujourd’hui porte un numéro moins lointain ( n°5747), mais appartient tout de même à la génération 13 de mes ancêtres et fait partie de ces « miraculés ».
La Poitevinière, 9 octobre 1649
Voici donc Mathurine CASSIN, une ancêtre dont l’existence ne m’aurait jamais été révélée si elle n’était allée assister sa fille qui allait accoucher.
Tout se passe à La Poitevinière en 1649. Parcourant quelques kilomètres, du Plessis, où elle demeure habituellement, à La Poëze, où son gendre, Jacques DELAUNAY, est pour lors laboureur, Mathurine est venue demeurer quelque temps auprès de sa fille, Louise BRETAULT, qui s’apprête à accoucher pour la septième fois. Malheureusement, lorsque le jour de la délivrance arrive, l’accouchement se passe mal. L’enfant se présente par un bras et ne peut sortir. La grand-mère, qui ne sait que faire, attrape de l’eau bénite – faut-il croire que l’on en conservait à cet effet dans les maisons ? – et, avant que le nourrisson ne meurt, en verse sur son petit bras, seul morceau de son corps qui dépasse, le sauvant ainsi des limbes éternelles…
Le neufiesme jour d’octobre mil six cent quarante neuf Mathurine CASSIN femme de Jacques BRETAULT demeurant en ceste paroisse nous a declaré qu’estant à la Mestairie de La Poese ou sa fille Louise BRETAULT est accouché du travail d’enfant et l’enfant ne pouvant sortir du corps de la mere et seulement apparaissait d’un bras, elle l’auroit baptisé sur un bras, versant de l’eau beniste sur iceluy et observant la forme … du baptesme ainsy qu’elle nous a repetté et ycy present asseuré, nous avons jugé le baptesme estre bon et bien administré, le tout faict en presence de Me Jean CHESNEAU et Pierre GALLICHET prestre et en mesmes temps avons mis en terre saincte ledit enfant qui estoit un fils par nous sousbz signé.
L’histoire ne dit pas comment l’enfant sortit finalement du corps de sa mère. Quoi qu’il en soit, Louise BRETAULT eut encore trois enfants avant de s’éteindre en 1680 à la Métairie du Plessis où elle était revenue vivre avec son mari après la mort de son père, Jacques BRETAULT. Quant à Mathurine CASSIN, elle disparait de nouveau et je n’en ai plus eu aucune « nouvelle »…
Quelques autres accouchements difficiles évoqués sur ce blog
- Terrible opération lors d’un accouchement, Le Voide, 1758.
- B comme Barbare ou l’enfant aux bras coupés, Andard, 1725.
- Un enfant baptisé sur une main, Gonnord, 1671.
- Un enfant baptisé sur un bras, Andard, 1714.
- Un enfant tiré du sein de sa mère, Villevêque, 1673.
- M comme Miracle, Briollay, 1719.


Mère et grand-mère attentionnée, petite trace dans un registre, mais oh combien importante pour une genealogiste.
Comme une petite plume …
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En effet, une petite douceur à travers le temps…
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Les mères allaient souvent assister leurs filles ou belle-filles dans les jours autour de l’accouchement. Comme une séquence dans leur vie discrète, c’est une occasion de les retrouver et de savoir qu’elles étaient efficaces, aimantes, et accueillantes pour le nouveau-né.
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C’est pourquoi, il faut lire tous les actes et pas seulement les noms dans les marges… Merci Briqueloup pour ce commentaire.
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