V comme VIGNERON et VENDÉEN
Cette petite anomalie me permet de revenir sur le destin tragique d’Etienne HUMEAU, vigneron, massacré par les Républicains.

C’est par son fils, Jean Pierre HUMEAU, soldat vendéen, qui dépose en 1825 une demande de pension auprès du roi que nous pouvons en savoir un peu plus sur les circonstances de sa mort…
Une famille ordinaire
Etienne HUMEAU, vigneron à Faveraye-Machelles, avait épousé Jeanne MESNARD, fille de vigneron elle-aussi, en 1756. Leur premier enfant, un garçon, naît l’année suivante, on le prénomme comme son père Etienne René. Les naissances s’enchaînent, apportant leur lot de joies ou de peines… Quelques uns de leurs enfants ne vivent que très peu de temps… Mais Etienne et Jeanne le savent, c’est inéluctable. Ils s’en remettent à Dieu et prient tous les dimanches à l’Eglise pour leurs chers petits disparus.
En revanche, rien ne laissait prévoir le destin tragique qui les attendait. En effet, ils ne le savent pas encore, mais leur famille, comme tant d’autres, sera à jamais marquée par les Guerres Vendéennes…
La tourmente vendéenne
Qu’est-il arrivé exactement à la famille HUMEAU ? Sans doute ne le saurons-nous jamais avec exactitude, mais il est possible, grâce au dossier vendéen de Jean Pierre HUMEAU, d’en avoir une petite idée…
Sur son état de services dans l’Armée Royale de la Vendée, de 1793 à 1815, sont notées les observations suivantes :
- Dans l’indigence.
- Père de famille resté veuf par cette guerre avec quatre enfants.
- Son père ayant été tué par les Républicains.
- Son frère mort en combattant pour la Cause Royale.
- Perdu pour cinq mille francs de mobilier par cette guerre dans l’incendie.

Difficile d’en apprendre davantage… Etienne HUMEAU a disparu entre le 27 octobre 1793 et 1797… Il était encore en vie le 27 octobre 1793 lors du décès de son fils Etienne René. Ce dernier est dit mourir dans sa maison des Loges à Faveraye-Machelles. Est-ce des suites d’une blessure de guerre ? L’acte ne le précise pas, mais il est le seul frère encore vivant de Jean Pierre HUMEAU que j’ai retrouvé et donc le seul susceptible d’avoir succombé pendant ces guerres de Vendée – ou à la suite de celles-ci.
Est-ce la ferme des Loges qui brûle dans l’incendie ? Est-ce à ce moment-là qu’Etienne HUMEAU perd la vie ? Aucun acte, aucune mention dans les registres ne mentionne la fin de sa vie…
Quant à Jean Pierre HUMEAU, bien qu’ayant perdu sa femme, son père, un frère…, il continuera à vivre à cent à l’heure ! Et quant il s’éteindra, en 1836, à l’âge bien avancé de 76 ans, il aura eu plusieurs vies : quatre femmes, plusieurs métairies et de nombreux enfants…

Vignette – Manufacture Jacquemart et Bénard. Papier à motif répétitif. Motif répétitif en arabesque à un chemin : lambrequin en marbre supportant deux putti entre deux vases et alternant avec des festons de feuillages et de fleurettes stylisées. Paris, 1799. (GallicaBnF)

Article très intéressant sur cette période, comment avez vous retrouvé le dossier ? J’étudie une branche basée à Gorges (44). J’ai au moins un individu disparu pendant cette période, et j’aurais voulu en savoir plus. Je ne pourrai pas échapper à un passage aux AD?
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Les dossiers de secours sont numérisés par les AD49. Il y en a aussi sur les archives du 44. Inutile de se déplacer…
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Ok, merci pour l’info, je vais regarder
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