Tartifume

#52Ancestors – 6 – Cartes

Tartifume sur la carte de Cassini, au travers des citations de Célestin Port.

Il existe un lieu-dit, assez fréquent en Anjou, notamment dans le Maine-et-Loire, mais pas seulement; dont j’aime beaucoup le nom, c’est Tartifume. Comme nous avons la chance, toujours dans le Maine-et-Loire, de posséder le dictionnaire de Célestin Port, accessible en ligne sur le site des AD49, dans lequel un grand nombre de lieux-dits sont répertoriés, je me suis mise à la recherche de tous les Tartifume cités par l’archiviste sur ma carte préférée, accessible celle-ci sur Gallica, j’ai nommé bien-sûr la carte de Cassini.

Malheureusement, si cette carte est magnifique, il lui manque tout de même quelques noms (et il est vrai un peu de précision parfois…). Aussi me suis-je tournée vers le site non moins fabuleux de Géoportail : cette fois, grâce aux différentes cartes proposées, récentes, moins récentes et plus anciennes, je suis arrivée à retrouver tous les Tartifume cités par Célestin Port.


Tartifume, nom composé des mots Tard-y-fume, donné primitivement à de petites closeries de journaliers, qui rentrent tard de l’ouvrage pour dîner. (C. Port, Dictionnaire Historique, page 261.)


Angers Nord – Closerie de Tartifume

Ancien domaine du Ronceray, appartenait en 1569 à Charles d’Anthenaise – de qui l’acquiert le 4 juillet Antoine LEDEVIN, élu d’Angers – en 1652 aux héritiers de François AUDOUIN, sur qui il est vendu judiciairement au sieur TALOUR le 27 juin.

Tartifume au Nord d’Angers – (Carte Cassini – Gallica)

Beaucouzé – Hameau de Tartifume

Tartifume sur la paroisse de Beaucouzé – (Carte Cassini – Gallica)

Bocé – Closerie de Tartifume

Domaine d’une chapelle desservie en l’église paroissiale, vendu nationalement le 10 février 1791. (Non trouvé sur la carte de Cassini)

Route de Tartifume à Bocé – (Carte IGN moderne – Géoportail)

Cantenay-Epinard – Ferme de Tartifume

Locus qui dicitur Tart-y-fume 1331 (H.-D. B 45), sur l’ancienne route d’Angers au pont d’Epinard. C’est le domaine patrimonial dont prenait le nom notre bon chroniqueur Bruneau de Tartifume (Voir ici). Il l’aliéna en 1608, après la mort de sa mère, à messire Pierre BUSSON, avocat au Présidial (E 233, f. 36). En est sieur René de Roye, gentilhomme de la grande fauconnerie, en 1728.

Tartifume, Cantenay-Epinard – (Carte Cassini – Gallica)

Champigné – Closerie de Tartifume

(Non trouvé sur la carte de Cassini)

La Closerie de Tartifume à Champigné – (Carte de 1950 – Géoportail)

Contigné – Ferme de Tartifume

Le Tartifume de Contigné – (Carte Cassini – Gallica)

Freigné – Ferme de Tartifume

Tartifume sur la paroisse de Freigné, très proche de Candé – (Carte Cassini – Gallica)

Le Fuilet – Hameau de Tartifume

Les lieux, domaines et appartenances de Tartiffume 1480 (H St-Florent).

Tartifume, Le Fuilet – (Carte Cassini – Gallica)

Le Louroux-Béconais- Closerie de Tartifume

(Non trouvé sur la carte de Cassini)

Le Tartifume du Louroux-Béconnais – (Carte moderne – Géoportail)

Morannes – Ferme de Tartifume

L’hostel, estre et métairie de Tartifume 1478, domaine du prieuré de Juigné-la-Prée.

(Non trouvé sur la carte de Cassini)

Tartifume à Morannes – (Carte de l’état-major,1820-1866 – Géoportail)

La Poitevinière – Hameau et Ferme de Tartifume

Tartifume à La Poitevinière – (Carte Cassini – Gallica)

La Pommeraie – Hameau de Tartifume

Tartifume, La Pommeraye – (Carte Cassini – Gallica)

Saint-Aubin-de-Luigné – Maison et Moulin à vent

Tous près, vers Nord-Est, on voit encore une sorte de motte, entourée de douves, où apparaissent des vestiges de constructions, seuls restes, dit-on, d’un château disparu.

(Non trouvé sur la carte de Cassini)

Tartifume, Saint-Aubin-de-Luigné – (Carte moderne – Géoportail)

Saint-Georges-sur-Loire – Ferme de Tartifume

Vendue nationalement le 17 thermidor an VI sur Fontaine de Mihervé.

Tartifume non loin de St-Georges-sur-Loire – (Carte Cassini – Gallica)

Saint-Silvain – Closerie de Tartifume

Donnée par le chanoine Ducléray pour fondation de la chapelle du St-Esprit en Saint-Martin d’Angers 1518. (Non trouvé sur la carte de Cassini)

Tartifume à Saint-Sylvain-d’Anjou – (Carte moderne – Géoportail)

Seiches-sur-le-Loir – Ferme de Tartifume

(Non trouvé sur la carte de Cassini). Ecrit Tertifume sur une carte de 1950. Y fut baptisé un enfant dans une étable en 1703

Tartifume à Seiches – (Carte de 1950 – Géoportail)

Notes

Jacques GAIGNARD, fils de Louis GAIGNARD et Blaisine POIRIER originaires de Saint-Sylvain, demeurait à la Métairie de La Tartifume, paroisse de La Trinité les Angers, en 1635.

Et il y a aussi un Tartifume à Villevêque, non cité par Célestin Port. (Non trouvé sur la carte de Cassini).

7 réflexions sur “Tartifume

  1. Le Tartifume/Terifume de Villevêque se situe près du village de Craon. C’était autrefois une dépendance de la seigneurie de Rouillon

    Étymologie:
    Les lieux-dits Tartifume sont relativement fréquents. On en trouve également un à Angers, Avrillé; Beaufort-en-Vallée, Le Fuilet, St Aubin-de-Luigné, au N de Cantenay; au sud de Champigné; St-Sylvain-d’Anjou, (Tertifume), à l’O. du Bourg-Neuf, à La Chapelle-St-Laud; (Tertifume); au N de Beaucouzé (Tertifume); à l’O de Candé, (Tertifume); …sans se limiter au seul département de M et L; au bord de la Garonne, près de Bègle (Gironde), au N de Villiers-Charlemagne (Mayenne) etc.
    Il s’agit d’une locution verbale « Tard y Fume » comparable à Gagne-Petit, Toulifaut etc. mais les explications divergent :
    «Nom donné primitivement à des petites closeries de journaliers qui rentrent tard de l’ouvrage pour dîner». (Célestin Port).
    «Nom d’écarts indiquant l’aisance des habitants», (J-L Le Quellec).
    «Parce qu’on y travaille tard la nuit», (Jean Arnaud).
    «Des fours de charbonniers y fumaient tard la nuit», (P. Lacore).
    «Des cheminées qui fument tard dans la nuit», (Y. Pirat).
    «Des hostelleries dont la cheminée fumait tard dans la nuit», (Y. Pirat)
    «Évoque l’idée d’une aisance au moins relative», (A. Longnon).
    « Le Soleil éclaire plus longtemps les lieux qui dominent à l’ouest une vallée… » Tartifume » (tard on allume le feu) en Tarn et Garonne », (Paul Bailly).
    ………..
    Comme on peut le constater, les explications sont variées. Il faudrait une bonne monographie circonstanciée avec étude statistique et l’on clarifierait peut-être le sens de ce toponyme.
    Raymond Delavigne

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  2. Et maintenant Tartellus / Tertre Luce, à Villevêque
    – Tertre Luce (Le), 1645 (A M)
    Étymologie
    Des « tartes » désignent de profonds bourbiers qui coupent en Boubonnais, des prés ou des chemins de terre et où l’on court le risque de s’enliser ‘Furetière – Dicyonnaire de Trévoux ». (De Dainville. 1961. p. 158).
    Le hameau de ce nom est situé au bas du coteau mais à l’écart des plus hautes eaux. On peut y reconnaître, à première vue un « tertre ». Roger Dion a défini le mot « tertre » : « nom donné au pied du coteau qui limite latéralement le val de Loire ». (Dion. 1934. p. 15). Cela s’applique bien ici à la topographie du lieu.
    Le qualificatif « lusse » ou « luce » le rend immédiatement « lumineux ». « Tartelusse peut être expliqué par « tard y luce », c’est-à-dire que l’on éclairait tard dans la nuit, et ceci devait être assez rare dans nos campagnes d’autrefois pour mériter une appellation ». (L. Mouissau, in Facettes n° 25 juillet-août 1971).
    Mais une autre signification serait possible, dérivant du latin lucus. (Voir Luce). Je pense cependant que la solution se situe ailleurs, depuis qu’on m’a expliqué comment on fabriquait autrefois la « terrasse », c’est à dire la construction en terre, foin et bois, dont les tous derniers spécimens disparaissent actuellement sous nos yeux, bien peu de personnes ayant fait l’effort de les préserver. En effet il fallait disposer d’une argile de bonne qualité et sans silex (pour ne pas se couper les mains) en « terrassant ». Un tel gisement était exploité dans un ancien bras du Loir, une boire, passant au pied de Tartellusse et progressivement comblée par des limons « flandriens » du fait de la remontée générale du niveau des océans. Ce serait donc une « terre de lutois » selon le « Dictionnaire des sols » de Plaisance et Cailleux (1958), qui donne ces termes « lutois » et « terre de lutois » comme étant angevins, avec le sens de terre argileuse, boubasse. En latin on rencontre « lutum » et terra lutica (Plaute) signifiant :
    1/ boue, terre pétrie humide, argile de potier humide,
    2/ terre humide,
    3/ muraille de terre, cloison de mortier (en bas-latin selon Du Cange).
    Gérard Taverdet signale un mot gaulois *lut- « boue » (Taverdet. 1986. p. 26) ; ce que confirme Jean Degavre avec *luta « boue », latin lutum, même sens, ancien français et français lut « boue, terre à potier ». (Degavre. 2014. p. 289).
    Il existe aussi à Pellouailles un ensemble de parcelles appelé Les Terres des Tertelusses.

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