Mathurin PAILLARD, cordonnier infidèle

Non, nos ancêtres ne sont pas tous des héros !

#52Ancestors Semaine 8

Il est dans ma généalogie un certain Mathurin PAILLARD, cordonnier, très bien établi à Saint-Sylvain-d’Anjou, qui possède une belle signature, reçoit souvent du « Honorable Homme », et devient même sacristain de la paroisse vers la fin de sa vie.

Son père, qui porte le même nom, Mathurin PAILLARD, cordonnier également, était originaire de Soucelles. Il avait épousé Renée DUPONT, à Villevêque, le 20 septembre 1649. Mathurin semble avoir été leur premier enfant – je n’ai pas retrouvé son acte de baptême.

Vers 1672, Mathurin PAILLARD fils se marie avec la mystérieuse Marie HARAN de qui je ne sais quasiment rien. Elle a une sœur, Jacquine, qui avait épousé un tonnelier, Blaise NICOLAS. Le couple a vécu à Soucelles, puis à Etriché. Blaise NICOLAS disparait sans laisser de traces. Jacquine vient alors vivre chez sa sœur, à Saint-Sylvain, où elle meurt, le 10 mai 1709. Les mariages de Marie et Jacquine HARAN restent introuvables.

Les enfants de Mathurin PAILLARD et de Marie HARAN

Le premier enfant de Mathurin PAILLARD et de Marie HARAN est baptisé le huit mai 1673 à Pellouailles ; c’est une petite Marie. L’acte est incomplet.

Pellouailles – BMS – 1668-1677, vue 52/95 – (AD49)

L’enfant suivant est Pierre PAILLARD. Il est baptisé à Saint-Sylvain-d’Anjou le 23 avril 1679, viendront ensuite Jeanne, en 1681, puis Renée en 1684, toujours à Saint-Sylvain.

Six ans se sont écoulés entre le baptême de Marie en 1673 et celui de Pierre en 1679. Six ans pendant lesquels Mathurin PAILLARD est introuvable, aussi bien à Pellouailles qu’à Saint-Sylvain-d’Anjou. En 1677 cependant, sur l’acte de mariage de l’une de ses soeurs, (Marie PAILLARD avec René GRESILLON), il est signalé qu’il habite à Briollay, mais je n’ai retrouvé aucune trace de lui dans les registres de cette paroisse.

Pourtant, dans ce laps de temps est certainement né Sylvain PAILLARD. Son acte de mariage et son décès le font naître vers 1675, mais son acte de baptême est introuvable.

Où est donc passé Mathurin PAILLARD ? Où a été baptisé Sylvain ?

Une découverte surprenante

Une bien étrange découverte devait déjouer toutes mes attentes. En cherchant mes ancêtres paternels – les PAILLARD font partie de mes ancêtres maternels – toujours en Anjou, toujours dans le Maine-et-Loire, mais à des lieues de Saint-Sylvain, j’ai en effet eu la surprise de découvrir dans les registres de La Poitevinière, le nom de Mathurin PAILLARD. Je pensai d’abord à un homonyme, mais la profession – cordonnier – et l’origine – Briollay – ne laissaient aucun doute, il s’agissait bien de mon Mathurin !

Acte de baptême de Marie PAILLARD, enfant illégitime, La Poitevinière, 21 août 1678 – (AD49 – BMS – 1649-1683, vue 113/177)

Marie, fille illégitime de Mathurin PAILLARD cordonnier demeurant à Briolay et de Marguerite CHARON demeurant de présent en cette paroisse de La Poictevinière, a esté baptizée le jour de sa naissance, vingt et uniesme de aoust 1678 par nous curé soubsigné, ont esté les parain et maraine Pierre DENYS garson et Mathurine ROCHAIS tous demeurant en ce bourg, laquelle a déclaré ne scavoir signer de ce enquis. Signés – Pierre Denis – N. Gabeau.

Un petit morceau de voile se lève sur les agissements de Mathurin PAILLARD pendant les six années où il n’a pas donné signe de vie… Mais ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais !

Deux pages Un mois plus tard, l’enfant est inhumé. De nouveau, on précise le nom de son père : « Marie, fille illégitime de Mathurin PAILLARD, cordonnier demeurant à Briollay« .

Enfin, cet épisode tragique se termine avec la mort de Marguerite CHARON qui s’éteint à la fin de l’année, le soir de Noël.

Acte de décès de Marguerite CHARON, amante de Mathurin PAILLARD…

Sur son acte de décès, on peut lire :

Marguerite CHARON, fille de je ne scay pas qui, d’auttant qu’elle estoit venüe demeurer dans ce bourg depuis six mois ou environ, estant si devant demeurant à Briollay, a esté inhumée dans nostre cimetiere de La Poictevinière par nous curé audit lieu le jour et an que dessus, y ont assisté Pierre et Hervé les PIONNEAUX qui ne scavent signer.

Marguerite a donc quitté Briollay, six mois auparavant, enceinte jusqu’aux yeux, afin de cacher sa grossesse. Pourquoi est-elle venue se réfugier à La Poitevinière ? Mystère. Elle y avait peut-être de la famille éloignée… Mais Mathurin PAILLARD était sans doute au courant. Le fait que l’on écrive son nom dans le registre semble en être la preuve. Peut-être même est-ce lui qui lui avait demandé de s’éloigner en échange de quelque arrangement… Qui sait ?

Quoi qu’il en soit, par une curieuse coïncidence, c’est après la mort de Marguerite CHARON et de son enfant, soit à partir de 1679, que nous retrouvons Mathurin PAILLARD à Saint-Sylvain-d’Anjou. Il y reprend le cours d’une vie tout à fait normale et, même, très honorable, puisqu’il devient sacriste de la paroisse !

Un exemple de Mathurin PAILLARD signant un acte de décès comme sacriste de la paroisse. (Saint-Sylvain-d’Anjou, 7 octobre 1703 – AD49)

8 réflexions sur “Mathurin PAILLARD, cordonnier infidèle

  1. La « signification » de Haran en hébreu est Haran en français
    https://emcitv.com › strong-biblique-hebreu-haran-2039
    Définition de « Haran » · Plus jeune fils de Térach, frère d’Abraham, père de Lot, Milca, et Jisca; né et mort à Ur, en Chaldée · Lévite Guerschonite au temps de …
    EH OUI !!! Beaucoup de noms de familles angevins sont d’origine hébraïque ! On ne vous l’a jamais dit (CAR : l’Eglise veillait…).
    On vous a parlé des baptêmes d’ »Egyptiens » mais pas des juifs.
    Nous sommes pas mal…à en descendre !
    OR… Rappelez-vous encore de ces naissances simultanées, racontées par Françoise, sur ce blog, de 3 enfants aux prénoms bibliques bizarres… Si vous regardez tous les noms à l’Agena…vous en verrez beaucoup des noms à l’origine juive.
    Beaucoup s’étaient fait baptiser MAIS…avaient gardé leur nom.
    Ce Haran qui « vient de nulle part »…sa famille est DÉJÀ (!) répertoriée à l’Agena en …1489 !!! lls sont au nombre de 1124 jusqu’à ces jours ci (en 2015)….12 pages à l’Agena !

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