L’une de mes cousines généalogiques m’ayant fait part de ses interrogations sur l’ascendance de Françoise CHARON, j’ai essayé d’y répondre. Je vous livre donc ici le résultat de mes investigations.

Françoise CHARON est l’une de mes ancêtres appartenant à la génération 12. Elle était la femme de René AUBRY qu’elle apousa le 6 juillet 1654 dans l’église Saint-Léonard d’Angers. Malheureusement l’acte de leur mariage n’est pas filiatif.

Voici cet acte.

Le lundy sissiesme jour du moys de juillet mil six cens cinquante et quatre René AUBRI et Françoysse CHARON ont receu la bénédiction juptiale dans l’esglise de St Leonard par le ministaire de nous curé soubz signé, en presance de Jean CHARON, Lucas DOLBOYS, René CHARON le Jeune.

Presant F. Jean Le GAUFFIER. P. Landays.

Les témoins du mariage de Françoise CHARON sont au nombre de trois : Jean CHARON, Lucas DOLBOYS et René CHARON le Jeune. Ces trois personnages vont-ils nous permettent de trouver qui sont les parents de Françoise ?

René CHARON le Jeune est assez facile à retrouver. Le 8 août 1651, il avait épousé à Saint-Léonard d’Angers, Marguerite JAHIER. Son acte de mariage est filiatif, il est le fils de René CHARON, encore vivant, et de Sainte BELIARD, décédée. A son mariage, sont présents également un Jean CHARON, qui se trouve être son grand-père, et ledit René CHARON, son père.

Françoise CHARON est-elle également la fille de René CHARON et de Sainte BELIARD ? René CHARON est-il son frère ? Pourquoi, si tel est le cas, René CHARON père n’aurait-il pas été présent au mariage de sa fille ?

Une partie de la réponse se trouve peut-être dans l’acte de décès de René CHARON l’aîné. En effet ce dernier est décédé le 7 février 1653, toujours à Saint-Léonard d’Angers. Peu de temps auparavant, il s’était remarié, le 11 juillet 1650, dans la même paroisse, avec Marie LEMERCIER. Il n’était donc plus de ce monde lorsque Françoise CHARON se mariait, d’où la présence, probablement, de son grand-père, Jean CHARON, et de son frère, René CHARON le Jeune.

Tournons-nous maintenant vers Luc DOLBOYS. Il se trouve que justement il avait pour femme une certaine Renée BELIARD. Ne serait-elle pas la soeur de Sainte BELLIARD, mère hypothétique de Françoise CHARON ? Luc DOLBOYS serait alors son oncle et nous nous expliquerions ainsi parfaitement sa présence à son mariage. Malheureusement je n’ai rien trouvé de plus pour appuyer cette supposition.

Heureusement, une preuve beaucoup plus sûre de la parenté de Françoise CHARON m’est arrivée de manière détournée. Elle se trouvait dans le mariage, le 3 septembre 1680, de Madelaine CHARON. Cette dernière se trouve être la fille de Pierre CHARON et de Marguerite ESNOU, or, à ce dit mariage, est présent son oncle, René AUBRY, qui n’est autre que l’époux de Françoise CHARON.

Françoise CHARON a donc un frère, Pierre CHARON. Ce dernier a épousé Marguerite ESNOU le 4 juillet 1656 à Saint-Léonard d’Angers. Hélas, l’acte n’est pas filiatif ! Cependant, René CHARON y est bien présent.

Il semble bien que Françoise, René et Pierre, tous les trois mariés, à la même époque, à Saint-Léonard d’Angers, soient frères et soeurs et donc, que tous les trois soient issus de René CHARON et de Sainte BELIARD. Les liens de parrainages de leurs enfants respectifs, croisés et très nombreux, abondent d’ailleurs en ce sens, sans jamais pourtant nous donner une preuve irréfutable.

Je me suis donc tournée vers le mariage de René CHARON et de Sainte BELIARD. Celui-ci a eu lieu en 1626 à Angers dans la paroisse de Saint-Germain en Saint-Laud. L’acte, pour le coup, est filiatif ; il nous permettrait ainsi de remonter au moins une génération supplémentaire.

Peut-être ont-il eu des enfants dans cette paroisse ? Me voici, bien-sûr très tard le soir alors que je dois travailler très tôt le lendemain, consultant avec espoir les registres de baptême de la dite paroisse. Ils sont en très mauvais état, peu lisibles. Je suis sur le point d’abandonner quand je tombe enfin sur l’acte de baptême d’un de leurs enfants : René CHARON, qui a été baptisé le 8 février 1629. Je continue. Françoise devrait être née vers 1631. Rien. 1632. Rien non plus. 1633. Un enfant du couple est baptisé. Il s’agit encore d’un garçon : Jean, baptisé le 7 janvier 1633. 1634. Toujours pas de Françoise, mais, le 4 juin 1634, je découvre l’acte de baptême d’un Pierre CHARON. Cette fois-ci, je me dis que c’est preque gagné, deux frères, René et Pierre, c’est une quasi preuve. L’acte de Françoise est sans doute perdu à jamais, oui, cela arrive… Je poursuis ma lecture tout de même par acquis de conscience. 1635. 1636. 1637. Toujours rien. Je tourne une page… Bingo ! Là, devant mes yeux, je lis ce qui suit :

Le cinquiesme jour de janvier, l’an mil six centz trente huict a esté baptizée Françoisse fille de René CHARRON et de SAincte BELLIARD ces pere et mere, parroissiens de ceste parroisse, a esté parrain Morice DE LA LANDE de ceste parroisse, marraine Françoisse LE GAUFRE fille d’honneste homme Jean LE GAUFRE et de Jacquine FROGER ses pere et mere de la parroisse de St Denis d’Angers, lequel DE LA LANDE a dit et déclaré ne savoir escripre. Signé et faict par moy vicquaire soubz signé.

Cette fois-ci, il n’y a plus de doute ! J’ai enfin découvert l’acte de baptême de mon ancêtre. On comprend même la raison de la présence à son mariage de ce mystérieux Jean LE GAUFFIER (ou GAUFFRE). Sans doute est-il un parent de Françoise LE GAUFRE, qui était la marraine de Françoise CHARON, et donc, comme il est d’usage, il la représente à son mariage. (Les parrains et les marraines étaient en effet très souvent présents au mariage de leur filleul ; c’est d’ailleurs un petit détail qui m’a parfois aidé à trouver des ascendances).

Il me reste maintenant encore en à explorer la suite des registres de baptêmes et aussi ceux de décès afin d’y trouver d’autres actes concernant cette branche CHARON et aussi BELLIARD, puisque j’ai désormais non seulement l’ascendance de Françoise, mais aussi celle de son père et de sa mère…

Ascendance paternelle de Françoise CHARON (1638-1696).

Ascendance maternelle de Françoise CHARON.