Quelques inhumations dans des écoles…
- Saint-Sylvain-d’Anjou, 20 mars 1672.
- Saint-Sylvain-d’Anjou, 13 août 1672.
- Villevêque, 6 février 1651.
- Saint-Sylvain-d’Anjou, 1er février 1684.
- Briollay, 6 décembre 1666.
Saint-Sylvain-d’Anjou, 20 mars 1672.
Le 20 mars 1672, Michelle GALLET, veuve de Michel BODET est inhumée dans l’école de la paroisse de Saint Sylvain d’Anjou.

Le vingtieme jour de mars mil six cent soixante et douze fut ensepulturée dans l’escolle de St Sylvain, deffuncte Michelle GALLET, vivante veuve de deffunct Michel BODET, par moy curé dudit St Sylvain souzsigné.
Saint-Sylvain-d’Anjou, 13 août 1672.
Quelques mois plus tard, le 13 août 1672, Marie GRESILLON, femme de Mathurin FREMOND, est également inhumée dans l’école.

Le trezieme jour d’aoust mil six cent soixante et douze fut ensepulturée dans l’Escolle de St Sylvin, Marie GRESILLON, vivante femme de Mathurin FREMOND, par moy curé soubsigné.
Célestin Port signale ces inhumations inhabituelles ; selon lui elles seraient dues à une épidémie. Pourtant, si l’on en juge les actes de sépulture de cette année-là, rien ne laisse préjuger d’une telle épidémie : aucune surmortalité n’apparaît dans les registres, aucune trace de maladie ni de contagion non plus. Pour en être certaine, j’ai transcrit l’année 1672. Il se trouve que les registres de cette paroisse sont en double pour les années 1668 à 1675. Le premier registre comporte moins d’actes que le second, j’ai donc transcrit le second. (Voir ci-dessous).
L’année 1672 contient 57 baptêmes, 16 mariages et 27 sépultures. Parmi ces 27 actes, 14 concernent des enfants ou des nourrissons, onze sont des femmes et, deux seulement, des hommes. Toutes les inhumations ont lieu dans le cimetière de Saint-Sylvain, sauf celles des deux femmes citées ci-dessus, inhumées dans l’école, et une autre, inhumée quant à elle dans l’église de Saint-Sylvain.
Villevêque, 6 février 1651.
A Villevêque, paroisse voisine de Saint-Sylvain, une école existait également qui jouxtait le cimetière. En 1651, Martine LEBAILLIF, femme de Guillaume RENOUL y est inhumée et une croix funéraire gravée à son nom existe encore dans l’église de Villevêque. Dans les registres, on peut lire ceci : « Le mesme jour et an que dessus (sixiesme février) a eté ensepulturé Martine LE BAILLIF femme de Guillaume RENOUL dans l’ecolle dudit lieu joignant l’église de ceans par moi soussigné.” Raymond DELAVIGNE, dans son livre, Villevêque à travers les âges, décrit très précisément cette inscription (voir p. 139). Il signale également trois autres inhumations ayant eu lieu dans cette école (voir note 56, p. 143).
A mon sens, les deux inhumations dans l’école de Saint-Sylvain relèvent des mêmes circonstances que celle de Martine LEBAILLIF à Villevêque. Ce sont sans doute des femmes appartenant à des familles possédant une certaine notoriété, relativement aisées, pouvant s’offrir ainsi le luxe d’être “mieux” enterrées, c’est-à-dire au plus près du chœur de l’église ou de l’autel de celle-ci. L’école de Saint-Sylvain était en effet très certainement, tout comme celle de Villevêque, très proche de l’église, voire attenante.
Saint-Sylvain-d’Anjou, 1er février 1684.
Douze ans plus tard, le premier février 1684, Michel GRESILLON est inhumé lui aussi dans l’école de Saint-Sylvain.

Le premier jour de février mil six cent quatre vingt quatre fut ensepulturé dans l’escole de St Sylvin Michel GRESILLON par nous curé soubzsigné.
Il se trouve que Marie GRESILLON, qui fut la première femme de mon ancêtre Mathurin FREMOND, avait pour père un certain Michel GRESILLON et que celui-ci pourrait bien être celui-là, enterré avec sa fille dans l’école de Saint-Sylvain… Nous sommes de toute façon bien loin de l’évocation d’une épidémie quelconque…
Briollay, 6 décembre 1666.
Le 6 décembre 1666, à Briolay, Symphorienne COURBALAY, âgée de quinze jours, est inhumée dans l’école de Briolay.

Le 6ème décembre 1666 fut ensepulturée dedans l’eschole, le corps de Simphorienne COURBALAY aagée de quinze jours ou environ.
Saint-Sylvain-d’Anjou – BMS – 1672 – Vues 307 à 320 – Transcription intégrale. (PDF)

Bravo pour ce travail de transcription !
Je ne suis pas concerné mais cela aidera certainement d’autres personnes 👍
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Guillaume Renoul, et Martine Lebaillif ( ancêtres à la 11génér)sont inhumés dans l’escolle du cimetière.de Villevêque.
Les murs de l’église,conservent les deux croix de tuffeau.
Celle de Guillaume,complètement rongée par l’érosion.
Celle de Martine Lebaillif, son épouse, à été depuis, grâce à Raymond Delavigne, notre historien local, protégée.
Merci à lui.
Note: Quand Guillaume, (dit boulanger et tailleur d’habitz),n’avait pas les mains dans la farine, il taillait les habitz des Villevêquois.
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Surprenant ces inhumations dans l’école (privée puisque l’école publique n’existait pas encore). S’agissait-il des donateurs du terrain et/ou de la maison de l’école ? Difficile de retrouver le motif. Merci encore pour tes trouvailles !
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L’école dont il s’agit était située dans la galerie qui entourait l’église au sud et à l’ouest, qui fut détruite au début du XXe siècle à la demande du curé pour en récupérer les matériaux pour refaire le choeur. Elle avait été refaite quelques années auparavant ! Quel gâchis ! On en conserve des cartes postales (collection l’Anjou illustré) et la trace sur le mur de l’église pour des cartes plus récentes. Cette galerie était aussi le lieu d’assemblée et de délibération de la communauté des habitants et « biens tenants » autour de la « tombe », lieu de sépulture, sans doute « in stilicidio » (sous la gouttière) au contact du bâtiment sacré, lieu aussi où s’habillait le suisse, dans un petit réduit près du clocher m’a dit Léontine Repussard et bien sûr aussi l’école des débuts.
Raymond Delavigne
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