Marigné-près-Daon (49)

Au fil de mes recherches, l’étude de la famille HEULLIN (voir Pierre HEULLIN, notaire à Marigné) qui fera bientôt l’objet d’un article) m’a conduit à Marigné. Ce petit village, situé dans le Maine-et-Loire à la limite du département de la Mayenne, s’appelait autrefois Marigné-près-Daon – ou même Marigné sous-Daon – et si l’on observe une carte, on comprend pourquoi.

 Marigné sous Daon-carte géoportail

Marigné dispose d’archives assez anciennes – les sépultures commencent en 1533 et les baptêmes en 1590 – avec quelques pages de présentations admirables. Je ne résiste pas à vous montrer l’une d’elles.

Marigné-Archives-Page de garde
Marigné près Daon- BMS 1533-1657-vue 252/433 (AD49en ligne)

On dirait que le copiste s’est entraîné à écrire plusieurs fois la même formule. J’imagine que lorsqu’il écrit « Je suys à la fabrique de Marigné », il parle au nom du registre et qu’il faut comprendre : « Ce registre appartient à la fabrique de Marigné.« 

L’Église

Marigné-près-Daon-L'Eglise

L’église de Marigné est dédiée à Saint Pontien. (On trouve ce prénom et sa forme féminine, Pontienne, dans les registres de Marigné et des villages alentours). Célestin Port la décrit ainsi :

« L’Eglise, dédiée à St Poncien, est un édifice primitivement du XIè s., comme l’atteste à la base l’appareil extérieur des murs de la nef, en petit moëllon régulier, et une dernière petite fenêtre romane, étroite et allongée, sans moulure ; mais elle a été reconstruite entièrement au XVIè siècle. La dédicace en fut célébrée le 1er juillet 1512. Au fond de la nef, les autels de Saint Sébastien et de la Vierge, portent des statues rajeunies du XVIIIè siècle. Un étroit passage communique de droite et de gauche avec les ailes du transept, nues et vides ; dans le couloir, à droite, une jolie piscine en accolade, bordée de quatrefeuilles avec fleurons ; à la voûte du transept, entrecroisée de minces filets d’ogives en saillie, pend une clé fleuronnée. L’abside est éclairée de trois fenêtres, divisées en compartiments tréflés par un meneau portant un quatrefeuille et, dans celle du centre, un cœur, avec de médiocres vitraux modernes, dont un représente le patron, Saint Poncien. »

Célestin Port signale également l’existence d’une croix processionnelle, l’une des plus belles qu’il connaisse en Anjou. Cette croix est répertoriée dans la base Mémoire. Il s’agit d’une croix en argent doré.

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Marigné – Croix processionnelle. (Photographie de Jean Gourbeix – Base Mémoire)

Les curés

A partir des registres qui sont accessibles en ligne, et en particulier du plus ancien (BMS 1533-1657), j’ai retrouvé dans la liste établie par Célestin Port plusieurs curés de Marigné.

Jean LE LOU – (1510, décédé le 25 janvier 1546) est mentionné plusieurs fois dans les « comptes de fabrique » qui se trouvent au début du registre BMS 1533-1557.

Marigné-Jean LE LOU -mentionné

« Au jour d’uy viiiè jour de janvier l’an mil cinq cent xxxii (1532) a esté faict fin de compte entre vénérable et discret Maistre Jehan LE LOU curé de Marrigné d’une part et Jacques CROSNIER d’autre part… »

Son acte de sépulture se trouve dans le même registre (vue 43/433) :

« Le XXVIIè jour dudit moys l’an que dessus qui estoyt le jour Saint Julien et estoyt un mercredy treppassa feu maistre Jehan LE LOU … »

(Ce registre montre que la seigneurie de Marigné avait choisi de faire débuter l’année, semble-t-il, le premier avril. En effet, avant l’édit du Roi de France Charles IX, dit « Edit de Roussillon », du 9 août 1564, il était possible de faire débuter l’année soit le 25 mars, soit le 1er avril, soit encore le jour de Pâques. Ici,  le décalage subsiste jusqu’en 1568).

Jean PICAULT – (février 1546, décédé le 6 juin 1553) dont voici la signature :

Sg-PICAUT Jehan- Curé de marigné - 1533

Et la mention de son décès, le 6 juin 1654 (vue 73/433) :

« S’ansuyvent les noms et surnoms de ceulx et celles qui ont décédés depuys la mort et trepas de deffunct Missire Jehan PICAULT en son vivant curé de Marigné, lequel décéda le sixiesme jour de juing l’an mil cinq cent Liiii (1554) »

Jacques BORDILLON – (1554,  décédé le 3 novembre 1611). Selon Célestin Port, il aurait été enlevé en 1586 par les Huguenots, conduit à La Rochelle, puis libéré jusqu’au paiement d’une rançon.

– Succèdent à Jacques BORDILLON, Joseph CHARDON, François BERNIER, René OGIER, puis Charles OGIER.

On trouve aussi dans le registre BMS 1533-1657 de Marigné, une liste des vicaires ayant officié dans la paroisse. (Vue 100/433) En voici la liste :

  • René GEORGETTE
  • Jean TROCHON
  • Christophe NEAU (1609)
  • Etienne CADOS (1609)
  • Pierre TAUGEVIN (1611)
  • Pierre LETESSIER (1614)
  • André DUTERTRE (1619)
  Curiosités trouvées dans les registres de Marigné

J’ai trouvé quelques actes insolites, intéressants ou amusants dans les registres de Marigné qui  feront l’objet de futurs articles. Voici les premiers :

–  Des concubines à Marigné (1571)  – (Des baptêmes d’enfants illégitimes dans lesquels la mère est appelée « concubine ».)

Un enfant écrasé par une charrette ! (1614) – (Un accident mortel raconté sans ménagement.)

De funestes corbeaux ! (1626) – (Le décès d’un prêtre contaminé par des corbeaux.)

Fornication à Marigné ! (1622) – (Un enfant conçu hors mariage « en fornication ».)

« Décédé intestat » – Une sépulture particulière (1688)  – (ou la crainte de mourir sans testament …)

A bientôt donc, à Marigné !


 Sources, sites et liens

Vous pouvez aussi découvrir l’histoire de Marigné sur le site d’Odile Halbert qui, par ailleurs, a transcrit intégralement les plus anciens baptêmes de Marigné  : Marigné sous Daon B 1590-1598. (Ce qui correspond aux vues 102 à 115 du BMS 1533-1657 numérisé par les AD49)

Célestin Port, Dictionnaire Historique de Maine-et-Loire,  (en ligne aux AD49). Article Marigné.

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