Melay – Célestin Port, Dictionnaire Historique du Maine-et-Loire (1878)

Melay – canton de Chemillé (5 kil.), arrondissement  de Cholet (27 kil.) –  à 42 kil. d’Angers.

Melei 1019 (Liv. Bl, f. 27), 1174 (Chemillé, Cart., p. 136).

Meloium 1050 circa (Id., ch. or. 15).

Meleium  1120 (Id., Cart.,ch. 90), 1122, 1156 (Bulles, Liv. N., f. l20 et Liv. d’A., f. 2-6).

Ecclesia de Meleyo, de Melleyo 1420 (G 342).

Mellé  1720 (Saugrain et Carte des Greniers à sel).

— Sur le flanc Nord du coteau des Gardes, descendant rapidement vers S. de 204 mètres (Bel-Air et moulin du Bois-Oger),  à 134 mètres (la Saunerie) et 106-113 mètres dans Ia plaine de Chemillé.

— Entre Cossé (3 kil. 1/2) à l’Est, la Tour-Landry (6 kil.) à l’Est et au Sud, les Gardes (7 kil), St-Georges-du-Puyde-la-G. (9 kil ) à l’Ouest, Chemillé à l’Ouest et au Nord.

         Sur les confins extrêmes, mais un peu en dehors du territoire de Mêlay, se rencontrent, après l’avoir traversé à angle presque droit, d’une part la route nationale d’Angers aux Sables, qui descend du Sud-Ouest sur une longueur de 1500 mètres, d’autre part, vers Sud-Est Ia route départementale de Nantes à Saumur qui laisse le bourg à 500 mètres. vers Sud et relie, presque au passage du ruisseau de Chizé, le chemin de grande communication de Maulévrier, tracé en 1845.

         Y passent l’Hirôme, qui forme limite vers Nord-Ouest avec Chemillé — y naissent les ruisseaux de la Roche-Malard, qui limite vers l’Ouest et vers Sud les Gardes et Saint-Georges-du-Puy  — du Bois Girault, de Bouzillé, du Ry, de Chizé.   En dépendent les villages et hameaux du Petit-Brossay (5 maisons, 12 habitants), de la Haute et de la Basse-Brosse (7 maisons, 35 habitants), de la Bretonnerie (7 maisons, 26 habitants), de la Bottière (4 maisons, 18 habitants), du Bois-Girais (4 maisons, 21 habitants), du Grand et du Petit-Bois-Girault (3 maisons, 24 habitants), du Grand-Bois-Oger (10 maisons, 52 habitants), de Chantoiseau (4 maisons, 12 habitants), de la Chênaie (9 maisons, 86 habitants), de la Croix (4 maisons, 12 habitants), de la Dregeonnerie (5 maisons, 15 habitants), de l’Enclose (5 maisons, 21 habitants), des Forges (18 maisons, 64 habitants), du Houx (20 maisons, 80 habitants), de la Lévraudière (9 maisons, 28 habitants), de la Meltière (3 maisons, 17 habitants), du Moulin-à-Vent (3 maisons, 10 habitants), de la Quintaine (4 maisons,  l l habitants), du Verger (6 maisons, 28 habitants), le château de Bouzillé et 74 fermes ou écarts dont une quinzaine de 2 maisons.

         Superficie : 2270 hect. dont 32 en bois, le reste en labours, y compris toutes les anciennes landes,  nulle vigne.

         Population  –  191 feux, 860 habitants en 1720-1726 – 210 feux en 1789 — 984 habitants  en 1806 — 1137 habitants en 1821 — 1258 habitants en 1831 — 1204 habitants en 1841   — 1459 habitants en 1851 — 1430 habitants en 1856 — 1394 habitants en 1866 — 1290 habitants en 1872, dont 180 au bourg (36 maisons, 57 ménages), dont la partie neuve s’éparpille dans la verdure, les façades des maisonnettes blanches égayées d’un cordon de vigne ou bordées d’un enclos fleuri, en se rapprochant de la route de Chemillé  — d’ailleurs, comme tout le canton, en diminution constante depuis 25 ans.

         Ni foire, ni marché.

Elevage de bestiaux – tissage pour Cholet, dont 4 maîtres – 1 tannerie – 6 moulins à eau – 5 moulins à vent.

Perception et Bureau de poste de Chemillé.

Mairie avec Ecole publique de garçons (Frères de St-gabriel), construite en 1843 – Ecole publique de filles (Sœurs de la Salle-de-Vihiers), construite en 1819, reconstruite en 1861 (arch. Humeau).

Lavoir public agrandi en 1857.

L’Eglise, dédiée à St Pierre (succursale, 5 nivôse an XIII), vient d’être reconstruite en style roman (archit. Humeau, de Mêlay même, autrefois instituteur et secrétaire de la mairie). La première pierre en fut posée le 29 juillet 1868, le 25 octobre les murs en étaient terminés, bâtis tout en briques et en pierre de Chauvigny, et portant à la voûte les écussons de l’architecte, du curé Maigner, de Mme de la Grandière et de M. de Ia Béraudière. — Le précédent édifice, incendié le 25 janvier 1794, avait été refait depuis la Révolution en style néo-grec et successivement transformé en 1801 et 1836. Partie des colonnes et des statues provenaient de St-Léonard de Chemillé. Il conservait pourtant encore quelques pans de murs en petit appareil, et encastrées dans le couronnement extérieur de l’abside, de larges et épaisses briques, moulées de figures de griffons (XI e s.) ; — au fond du chœur reconstruit en 1694, une sorte de médaillon ovale, en marbre blanc, portant sculptée en fort relief une Assomption, d’époque incertaine ; — à une fenètre, vers l’Epître, des armes de gueules à 10 besants d’or, — qui est de Melay, — et sur le principal vitrail deux écus écartelés de la Haie et Châteaubriant, Millepieds et Vaugirauld. — La sacristie garde encore un curieux fer à hostie. — Le clocher seul, qui date de 1836 (archit. Humeau, alors instituteur), a été conservé, formant une sorte de porche qu’une petite galerie postiche relie au portail principal.

         Vers sud attient le cimetière.

         Beau presbytère, construit au XVIIIe s., incendié en 1794, reconstruit depuis et dont dépend un petit bois.

         Le presbytère et l’église avaient été vendus nationalement le 17 messidor an IV et rachetés par les paroissiens.

         Aucun monument celtique n’est signalé sur le territoire. — La voie de la Salle au May le traversait de l’Est à l’Ouest, par le Bois-Oger, formant la limite actuelle vers Sud, rejointe transversalement à distance par les diverses voies qui rayonnaient de Chemillé dont une passait au bourg, une autre entamait l’extrémité orientale.

         Dès avant le XIe siècle la paroisse existe constituée et mème, ce semble, avec deux églises, un cimetière et une cure rentée de bons revenus, ecclesias et cymiteriumet herbergementa et fevum presbiterale et totam decimam terre sue, dont Payen Bérauld, seigneur en partie seulement de la terre de Melay, gratifie l’abbaye de Saint Florent de Saumur. Les bulles du XIIe siècle ne mentionnent parmi les possessions des moines qu’une seule église, qui en 1156 est dite consacrée à Notre Dame et dont il n’est plus fait mention. Il faut la distinguer sans doute de l’autre église, dédiée à saint Pierre et devenue au XIIIe siècle le centre du Doyenné rural de Chemillé, dont en 1357 l’évêque unit le titre à la dignité de mattre-école de l’église d’Angers, en se réservant la présentation de la cure.

         Curés :

—  Guillaume Cour, chanoine de Saint-Laud d’Angers, 1533.

—  Léger Espron, 1592.

Léonard Hudon, 1613.

François  Deneschau, 1626, 1637.

Toussaint Deschamps, 1668, † le 10 avril 1677, âgé de 67 ans.

C. Deschamps, 1678, † en 1679.

Pierre Roulleau, de Vézins, 1679, † le 10 septembre 1693, âgé de 64 ans.

François Reveillere, docteur en théologie, 1693,  † le 27 septembre 1725, âgé de 65 ans. Sous son règne, en 1707, une épidémie emporta 209 paroissiens.

René Galpin, anc. curé de St-Gilles de Chemillé, 1725, qui résigne à son neveu. — Jacques Galpin, ancien vicaire de St-Maurille des Ponts-de-Cé, 1753, † à Mèlay le 11 février 1801. Il avait refusé le serment et s’était installé dans la cour de la cure, en une petite chaumière, qui servait jusqu’en 1790 d’école de filles.

Jean-René-Hippolyte-Louis Thubert, de Chemillé, vint prendre possession en qualité de curé constitutionnel et fut assailli d’outrages. Il tint tête, soutenu par les patriotes de Chemillé, et en fin de compte périt misérablement fusillé au passage d’une des colonnes républicaines, qui le 25 janvier 1794 y fait un massacre.

 — Le curé Galpin continue à résider dans le pays, avec ses vicaires Viau et Cailleau, et tient registre des morts.

         La terre formait un fief relevant de Chemillé, dont « l’hostel » dit la Cour-de-Melay, avec jardins, garennes, bois et petit étang, s’élevait au Sud-Est et près le bourg. Il a été à peu près détruit de 1740 à 1745 et appartenait jusqu’au XVIe siècle à une famille du nom, encore nombreuse au XVIIe siècle — vers 1600 à Lemastin, mari de Jeanne de Barbesieux, qui l’échangea contre la terre d’Ozay en Poitou avec François Rigault, sieur de Bouzillé, où la seigneurie dès lors reste réunie.

         La paroisse dépendait de la Sénéchaussée et de l’Election d’Angers, du Grenier à sel de Cholet, du Doyenné et du District en 1790 de Chemillé.

Maires :

Jacques Crétin, 1790, † le 18 avril 1811.

Georges de la Béraudière, 1er mai 1811, installé le 3.

René Viau, 7 avril 1815.

Georges de la Béraudière, 12 juillet 1815.

Auguste de la Béraudière , 4 décembre 1815.

Saunier, 12 novembre 1830.

Jean Cesbron, 1840.

Auguste de la Béraudière, 17 mai 1841.

J. Cesbron, 5 septembre 1843, installé le 24.

Jacques- Victor de la Béraudière, 17 juillet 1852, installé Ie 25, en fonctions, 1876.

Pour les localités, voir, à leur article, Bouzillé, Bois-Girault, Chizé, Préferron, La Lévraudière, Le Houx, La Corbière…