Histoire de Michel DILLÉ, soldat Vendéen
Aux Archives départementales du Maine-et-Loire ont été numérisés et mis à la disposition du public les dossiers Vendéens.
Il s’agit des dossiers de demandes de pensions et secours, constitués à partir de 1814 à la demande du ministère de la Guerre pour indemniser des soldats et veuves de soldats ayant combattu dans les armées contre-révolutionnaires de 1793 à 1800.
Les documents ont été répartis en deux groupes : le premier contient les documents récapitulatifs, comme les cahiers et les listes des pensionnés ou de leurs ayant droits, le second rassemble les dossiers individuels.
J’ai ainsi pu découvrir le dossier individuel de plusieurs de mes ancêtres. Je vous présente ici celui de Michel DILLÉ qui est l’arrière-arrière grand-père de Rose MARTINEAU, ma grand-mère paternelle, dont j’ai parlé dans mon article R comme ROSE.
Chaque dossier comprend un certain nombre de pièces dont le nombre peut varier. Le dossier de Michel DILÉ comprend quatre pièces.
- – Lettre officielle de demande de pension.
- – État des services pendant les campagnes de Vendée.
- – Certificat d’indigence.
- -Extrait d’acte de baptême.
Demande de pension
Voici le contenu de la lettre officielle (attention : orthographe très fantaisiste !) :
» La Poitevinière, le trente Mai 1825,
A son excellence Monseigneur Le Ministre, secrétaire d’état au département de la guerre,
Monseigneur,
a l’honneur de vous exposer, le nommé DILÉ Michel, né commune de La Poitevinière, le vingt deux janvier mil sept cent soixante trois, et y demeurant, canton et arrondissement de Beaupreau, département de Maine et Loire, soldat dans Les armées Royale vendéennes, division de Beaupreau, compagnie de La Poitevinière, a fait, à partir de mil sept quatre vingt treize, toutes les campagnes de la première guerre, dont il se sinialas par les fournimant qu’il a donné pour la subsistance de l’armée, il a fourni de trois beufs, estimé douze cent frans par les commissaires et de dix douzenne de grein, et tous son mobilier a brulléz, pourquoi Monseigneur, le réclamant susdit, vous supplie très humblement de faire examiner l’état de ses services, comparativement avec ceux des individus pensionnées, dans la même division et d’ordonner qu’il aix une indemnitée pour les fourniment et que la pension a laqu’elle sa position lui fait la loi d’implorer, soit liquidé, en conséquence, ferés justice de votre excellence,
Monseigneur
le très humble et très obéissant serviteur et fidèle vendéen
qui déclare ne savoir signé.
Vu en mairie de La Poitevinière par nous maire soussigné le 13 juin 1825. (signé) Soulard, maire. »
État des services de Michel Dilé
Le second document est l’état des services du soldat Michel DILÉ dans les Armées Royales Vendéennes. Il est signé par BESSON Lieutenant, Jean USUREAU Capitaine, LHUILLIER Colonel et SOYER Maréchal des Logis et contresigné par le maire de la Poitevinière, SOULARD.
Il établit que Michel DILÉ a servi comme simple soldat pendant les campagnes de 1793, 1794, 1795 et 1796 sous les ordres successifs de D’Elbée, De Bonchamps, Stofflet, Cathelineau, De La Rochejaquelein, Lhuillier et D’Autichamps et qu’il a participé aux affaires (batailles) de Jallais, Chemillé, Vihiers, Coron, Les Ponts-de-Cé, Saint Lambert, Saumur, Cholet et Beaupréau. (J’ai rétabli l’orthographe des noms qui était assez fantaisiste !)
Et il est noté dans la partie « Observation » :
« Métayer qui a fourni de trois beufs estimé 1200 frans et 10 douzenne de grein et tous sont mobiliez a brulléz »
Certificat d’indigence
« Je soussigné maire de la commune de La Poitevinière canton et arrondissement de Beaupreau, département de Maine et Loire, certifie que le nommé Michel Dilé métayer en cette commune ne jouit d’aucune pension ni secours sur les fonds de l’état, que ses moyens d’existence consistent dans l’exercice de sa profession de métayer et enfin qu’il est dans le besoin.
Fait à La Poitevinière ,le vingt six mai mil huit cent vingt cinq,
(Signé) Soulard, maire. »
Petite biographie de Michel DILÉ
Métayer au Bois-Archambault, sur la commune de la Poitevinière, Michel DILÉ y est né le 21 janvier 1763 et y est mort également le 7 mars 1850 à l’âge de 87 ans dans son domicile du Bois-Archambault.
En 1786 il se marie avec Jeanne RICHOU et en 1793, à 29 ans, il a déjà quatre enfants en bas âge. La métaierie du Bois-Archambaud, hameau de la commune de La Poitevinière, appartenait en 1766 à Gabriel JOUET de la SAULAIE et relevait de la Maurousière (selon C. Port).
La perte qu’il a subie, d’une valeur de 1200 francs, est très importante pour l’époque. Trois bœufs, c’est beaucoup, et il ne devait guère en avoir davantage. Un autre de mes ancêtres, lui aussi soldat vendéen, renoncera à rendre visite à un chirurgien pour faire évaluer sa blessure, car cela lui aurait coûté trois francs.
J’ignore encore si sa demande a abouti. Mes recherches sont en cours. A suivre donc …Peut-être !
Notes, Sources et Liens
– Des pages très intéressantes sur le village de La Poitevinière et quelques soldats vendéens, dont Michel DILÉ, sur le site de Lionel Denecheau.
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