Quelques Apothèmes…

Baptême d’Apotesme RICHOUST, 10 avril 1577, Saint-Lambert-du-Lattay

Il y a 446 ans était baptisé Apotesme RICHOUST, variante orthographique ancienne du prénom Apothème.

Saint-Lambert-du-lattay, B-1540-1613, vue 165/512.

Le mercredy xème jour d’apvril 1577 feut baptizé Apotesme filz de Michel RICSHOUST et Jehanne RICHOUST sa femme, parrains Jehan SAULMUREAU et René CORDON, marraine Katherine COUVRIRAULT veuve de deffunct Jehan MARAYS.

Sur Geneanet, les occurences de ce prénom sont quasiment toutes dans le Maine-et-Loire. Rien que de plus normal puisque Saint Apothème fut l’un des premiers évêques d’Angers.

Saint Apothème, Apothemius, évêque d’Angers, florissait dans le Ve siècle, et il est mentionné dans la vie de saint Convoyon, abbé de Rédon, qui mit une partie de ses reliques dans son église abbatiale, et il s’y fit plusieurs miracles par leur vertu. Au Xe siècle, une autre partie des reliques du saint évêque fut portée à Paris et placée dans l’église de Saint-Magloire. Il est honoré le 20 novembre. (Dictionnaire de l’Abbé Pétin)

Dom Paul JAUSIONS, auteur d’une Histoire de la ville et de l’abaye de Redon, raconte :

Déjà une autre relique insigne reposait dans cette illustre église : c’était le corps de saint Apothème, évêque d’Angers, que saint Convoyon s’était procuré quelque temps auparavant. Cette translation est l’un des principaux exemples de la facilité avec laquelle on se permettait, au moyen Âge, d’enlever par surprise les corps des Saints pour se les approprier, lorsqu’ils étaient devenus célèbres par leur vertu miraculeuse. C’est ce que firent en cette occasion saint Convoyon et ses moines ; désespérant d’obtenir du clergé d’Angers la cession volontaire de ce dépôt précieux, autour duquel se faisait un immense concours du peuple, ils parvinrent à l’enlever une nuit, et l’apportèrent secrètement à Redon.

Notons que parmi les occurences proposées par Geneanet, se trouve un autre Apotesme RICHOUST qui s’est marié en 1662 à… Saint-Lambert-du-Lattay !

Etrange coïncidence… Nul doute qu’il y ait un lien entre nos deux Apothèmes que pourtant une centaine d’années séparent, mais lequel ?


Apothème EON (Saint-Sylvain-d’Anjou)

Le parrain de l’une des filles de mon ancêtre Pierre EON, baptisée le 2 juillet 1695, se nommait Apothème EON.

Baptême de Marie EON, Saint-Sylvain-d’Anjou, 2 juillet 1965 – (BMS-1690-1699, vue 87/149 – AD49)

Le 2 juillet 1695 a esté baptizée par moy vicaire soubsigné Marie fille de Pierre EON et de Jeanne POULAIN son espouse, ont eté parin Apothesme EON de cette paroisse et mareinne Marie TESNIER femme de Julien POULAIN de la paroisse de Saint Sanson, lesquels ont déclaré [ne] signer.

Quelques années plus tard, le 3 avril 1698, je rencontre de nouveau Apothème EON qui est cité sur l’acte de décès de Mathurin EON, frère de Pierre EON, lui-même père de la petite Marie EON dont il fut le parrain.

Dans cet acte de sépulture il est dit « garçon ». Il est dit aussi frère de Mathurin, ce qui en fait le frère de Pierre, et donc le fils de Pierre EON et de Gabrielle DURAND, mes ancêtres à la génération 12.

Le 12 août 1721, il assiste aux funérailles de Claudine EON, sa soeur, veuve de Guillaume POULAIN, puis je perds sa trace.

Curieusement les actes de baptême des enfants de Pierre EON, métayer de l’Abbaye de Perray, et de Gabrielle DURAND, sont introuvables. Seul celui de Mathurine EON est inscrit sur les registres de Tiercé. Je n’ai donc retrouvé nulle part, pour l’instant, celui d’Apothème EON…


Notes, Sources et liens

Aimé de Soland, Les Reliques de saint Apothème, in Revue des Provinces de l’ouest, Troisième année, 1855, pages 502-503. [Lire en ligne].

Apothême (saint), évêque d’Angers, contemporain de saint Martin, « était né, dit-on, sous le ciel de la Grèce et parlait la langue de Chrysostôme et de Basile ». La vérité est qu’on ne sait rien de son origine. Son nom grec seul donne à croire qu’il appartint à l’église d’Orient. On a même voulou voir en lui, sans trop d’invraisemblance, le même personnage qui apporta à saint Jérôme des lettres de deux dames chrétiennes « habitant les bords de l’Océan ». Il mourut le 20 novembre, vers 389, et fut enterré hors ville dans une église dédiée dès lors à son nom et qu’on suppose être Saint-Maurille ; mais son corps fut volé par l’abbé Convoionus, venu tout exprès de Bretagne, et transporté frauduleusement dans son couvent de Redon (vers 840). Une translation solennelle fut célébrée le 20 novembre 1284 dans la magnifique abside de la nouvelle église. Au sièce dernier la chasse avait été remplacée par un coffret en bois doré en forme de cercueil. On conservait pourtant quelques reliques du saint à St-Maimbeuf, dans une chasse placées au dessus du maître-autel, à Saint-Serge d’Angers et à Saint-Magloire de Paris. (élestin Port, Dictionnaire de l’Anjou…)

Rangeard, Les saints Evêques dans la Revue d’Anjou 1854, t. I, p.3.

D. Chamard, Vie des Saints d’Anjou, t. 1, p. 14.

D. Lobineau, Histoire des Saints de Bretagne.

Mémoire de la Soc. sc. et arts d’Angers, 1858, article de l’abbé Chevalier.

L’abbé Pletteau, Origines de l’église d’Anjou, dans le Répert. Archéol.

3 réflexions sur “Quelques Apothèmes…

  1. Ainsi Apothesme fut évêque d’Angers. Je ne puis m’empêcher de penser à cet évêque inconnu jusqu’alors. En effet, il y a plusieurs jours maintenant, la basilique mineure Sainte Madeleine d’Angers a été saccagée, têtes de statues décapitées et autres dégradations m’ont bouleversée ainsi que l’auteur du blog 6bisruedemessine. Dans celui-ci, nous avons écrit maintes choses puisque pendant plus de 100 ans, elle fut la paroisse de la famille Turbelier et le monument aux morts de cette église rappelle le sacrifice pour la France de mon oncle Alexis Turbelier poilu disparu en avril 1918. Pour vos lecteurs, allez lire nos proses – généalogiques et historiques – sur le blog 6bisruedemessine. Cela complètera l’information radiophonique ou télévisuelle que vous avez sans doute rapidement entendue ou vue, alors que la France manifeste. Même si nos poubelles nantaises ne sont pas ramassées depuis 5 semaines, nous sommes aussi navrés (c’est peu dire) par le saccage de l’église Ste-Madeleine d’Angers, patrimoine angevin dont le maître-autel était classé monument historique.

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