K comme Kuny BOKOVSKI

Pas de K dans mes bouts de branches… Alors j’en profite pour vous présenter un curieux personnage qui possède un étrange patronyme aux sonorités percutantes et dont la signature,  haute en couleurs, agrémente les registres de Chemillé. Je vous présente Kuni (ou Kuny, Cuni, Cuny…) BOKOVSKI  (ou Boucoskvist, Bousquoqui…) aux origines bien peu angevines…

Chemillé Notre-Dame, 25 août 1756

Ce jour-là est baptisée à Chemillé Louise Perrinne GOURDON, fille de François GOURDON journalier et de Perrine BERNIER. Rien de bien extraordinaire à ce baptême, si ce n’est le nom du parrain qui a signé. Il s’appelle Cuny BOKOSKY et est vitrier de son état.

BUKOVSKI Cuny - 1756 - Chemillé-Notre-Dame
Signature de Cuny BOKOSKI, le 25 août 1756, Chemillé Notre-Dame – ( AD49)

 

Ce patronyme ( qui présente de nombreuses variantes : Bokovski, Boucoskvist …) et ce prénom n’ont, bien évidemment, rien à voir avec l’Anjou ! D’où vient-il ? Comment est-il arrivé à Chemillé ?

L’un de ses enfants, Cuni François, est décédé quelques années plus tôt, le douze avril 1754, âgé de 14 mois. L’acte de sépulture de cet enfant nous apprend que notre vitrier était marié à Marie Anne BRAULT, patronyme beaucoup plus angevin celui-là, et que sa femme sait également signer. Quelques registres ( et quelques semaines…) plus tard, voici tout ce que j’ai appris sur ce curieux personnage.

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Cuny BOKOVSKI dit L’Allemand

(1718– après 1790)

Chemillé Notre-Dame (49)

Maître vitrier

  • Né le 26 mars 1718, Metz, paroisse Sainte Maxime (57).
  • Décédé après 1790, Chemillé Notre-Dame (49).
  • Marié le 17 février 1744, Beaupréau (49), avec Marie Anne BRAULT (~1726- 1790) dont

1- Cuny Joseph BOKOVSKI 1744-1747

2- Marie Julienne BOKOVSKI 1746

3- Cuny BOKOVSKI 1747

4- Marguerite Henriette BOKOVSKI 1748

5- Antoine BOKOVSKI 1750

6- Dominique Jacques  BOKOVSKI 1751-1776

7- Cuny François BOKOVSKI 1753-1754

8- Sébastien BOKOVSKI 1754

9- Catherine BOKOVSKI 1757-1757

10- Charles Pierre BOKOVSKI 1758-1759

11- Rose Françoise BOKOVSKI 1759

12- Cuny Pierre BOKOVSKI 1761

13- Antoinette Anne BOKOVSKI 1763


Baptême

Cuny est donc né à Metz en 1718, d’où son surnom. Il était le fils d’un marchand confiseur de Metz et sa mère s’appelait Marguerite LAMBLIN. Il avait au moins un frère, Philippe, qui vivait au moment de son mariage à Pont-à-Mousson.

En 1744, il est déjà installé à Chemillé, quand il épouse la fille d’un marchand de Beaupréau, Marie Anne BRAULT. Comment ce lorrain est-il devenu angevin ? Est-ce une relation familiale  qui l’y a conduit, ou tout simplement une opportunité rencontrée lors d’un « Tour de France » accompli en vue de devenir vitrier ? Le mystère reste entier.

Voici son acte de baptême

BOQUOSQUI Cunin - B - 26-03-1718-Metz-Saint Maximin
Acte de baptême de Cunin BOQUOSQUI, 26 mars 1718, Metz Saint Maximin – (AD57)

L’an 1718 le 26e mars est née et naptizé le 29e du mesme mois Cunin BOQUOSQUI fils de Thomas BOQUOSQUI et de Margueritte LAMBLIN ses pere et mere de la paroisse St Maximin, a eu pour parain Cunin FRANCOIS paroissien St Simplice et pour maraine Elisabeth LA MERRE femme du sieur Dominique ARBERT paroissien Saint Lucaire, le parain a signé, la marraine ne scait écrire.

Je ne connais, bien évidemment, rien de ce pays « lointain », aussi y a-t-il peut-être des erreurs sur les noms ! Quoi qu’il en soit, voici la première orthographe de notre vitrier, que j’ai trouvé sous les formes les plus diverses à Chemillé (et que lui-même écrit bien étrangement !) à savoir BOQUOSQUI.

Mariage

Voici l’acte de mariage de Cuni BOKOVSKI qui a eu lieu à Beaupréau, le 17 février 1744. Très précis, cet acte de mariage m’a permis de retrouver son acte de baptême présenté ci-dessus.

Le dix septieme jour de fevrier mil sept cent quarante et quatre, attendue la dispense de deux bans accordée par Monseigneur les Evêques de Metz et d’Angers et après la publication des bans faitte une seule fois dans cette église et dans celle de Notre Dame de Chemillé et de Saint Maximin de Mets, sans qu’il y ait aucune opposition venue à notre connoissance ou à celle des sieurs curés des dittes paroisses de ND de Chemillé et de Saint Maximin de Mets, suivant les certificats que nous en avons receu de leur part en bonne forme, ont été epousés par nous pretre soussigné, honorable garçon Cuny BOQUOSQUI dit l’Allemand aagé de vingt six ans, maître vitrier natif de la paroisse de Saint Maximin de Mets, actuellement demeurant en celle de ND de Chemillé, fils de défunt Thomas BOQUOSQUI marchand confiseur et de Marguerite LAMBLIN demeurant à Mets, laquelle Marguerite LAMBLIN, conjointement avec son fils ainé Philippe BOQUOSQUI, dit l’Allemand, demeurant à Pont à Mousson, ont envoyé à hh Nicolas LE BRUN marchand résidant en cette paroisse leur procuration générale et spéciale pour dire consentir de leur part et en leur nom au mariage dudit Cuny BOQUOSQUY avec l’espouse cy dessous nommée, lequel acte de consentement ou de procuration nous a été representé düement en forme passé à Mets le vingt deux janvier mil sept cent quarente et quatre devant PHIARD et BESNARD notaires royaux à Mets, legalisé le même jour audit Mets signé MICHELET, d’une part, et Marie BRAUT fille mineure de defunt Pierre BRAUT marchand de toile demeurant en cette paroisse et de Anne DIONEAU presente et consentante ; ont estés presents du côté de l’epoux hh Nicolas LEBRUN marchand résidant à Beaupréau nommé procureur général et spécial de la mère et du frere de l’epoux pour de leur part et en leur nom consentir au present mariage par l’acte cy dessus mentionné et Guillaume MOULINARD marchand de la paroisse de Notre Dame de Chemillé voisin et amy dudit epoux, de la part de l’epouse ont été présents Anne DIONEAU sa mère, Antoine AMBLARD son beau père, mary en secondes noces de ladite DIONEAU demeurant en cette paroisse, Sébastien et Jacques DUVAL ses cousins germains, Antoine MUSSEAU demeurant à Chemillé et François LE BRUN demeurant à Beaupreau, ses parents et amis et autrs qui ont signé.
Nota que dans l’extrait de baptême de l’epoux son nom est ecrit BOQUOSQUI et dans la procuration de sa mère et de son frere, il est écrit BOUCHOFSKI.

BOKOSKI Cuni - M - Signatures
Signatures au bas de l’acte de mariage de Cuni BOKOVSKI et Marie Anne BRAULT, 17 février 1744 Beaupréau – (AD49) – En haut à droite, l’époux signe « Cuny Bouckofski dit l’alement ».

Le lien entre Metz et Chemillé pourrait bien être le sieur Nicolas LEBRUN, marchand résidant à Beaupréau, qui reçoit la procuration de la mère et du frère ainé de Cuny et sert d’intermédiaire entre l’époux et ses parents, trop lointains pour être présents…

Descendance

Parmi ces treize enfants, cinq sont morts en bas-âge et je n’ai pas encore retrouvé la trace de quatre d’entre eux.

Voici tout ce que je sais pour l’instant des quatre enfants, descendants de Cuni BOKOSKI :

  • Sa fille aînée, Marie BOKOVSKI, s’est mariée en 1780 à Chemillé avec un tisserand, Joseph CHALET.
  • La cadette, Marguerite, s’était mariée beaucoup plus tôt, en 1771, avec Pierre MARQUET, sergent royal, originaire de la paroisse de Notre-Dame de Trémont.
  • Son fils Antoine, sans doute l’ainé de la famille suite aux décès des fils précédents, demeure à Sablé en 1771.
  • Rose BOKOVSKI, l’une des benjamines, se marie en 1790 avec Pierre LAMBERT, cordonnier à Chemillé. Ils auront au moins deux enfants.

A l’occasion, je poursuivrais mes recherches… Peut-être quelques descendants ont-ils laissé des traces à Trémont ou à Sablé… (A suivre…)

12 réflexions sur “K comme Kuny BOKOVSKI

  1. L’Allemand… voilà qui me rappelle une histoire arrivée à mon père il y a une bonne trentaine d’années. « Ah bon ?!? Tu n’es pas Allemand ? Mais tu viens bien de Metz, non ? ». Bref…
    Ce Cuny Bokovski me fait penser à l’ancêtre d’une de mes cousines, vitrier lui aussi. Marié en Lorraine au milieu du XVIIIe siècle, il était né dans l’Allemagne actuelle, à une centaine de kilomètres de la frontière, et faisait partie d’un régiment français.
    Je n’aurais pas dû lire cet article : je crois que ce double mystère (que faisait Cuny si loin de la Lorraine ? et pourquoi des Bokovski en Lorraine à cette époque ?) va me trotter dans la tête pendant un bon moment… 😉

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  2. Bonjour,
    Ça me fait penser à une personne que j’ai croisée dans une branche collatérale. Décédée à Savennières elle était née à Haguenau. Son nom était tranformé dans la plupart des actes en KIMVERLOTTE, KEVERLOT, QUINVERLOT et autres …
    Au passage, j’ai vu qu’une de ses filles avait épousé un CHALET; j’en ai plusieurs dans mon arbre du côté de la Tourlandry et de Coron, parfois avec deux L … peut-être un cousin alors? 😉

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  3. Très intéressant vos commentaires.Thomas BOUQUOSKI est un de mes ancêtres.Je viens d’obtenir son acte de Mariage avec Marguerite LAMBLIN.Il apparait que ses Parents sont d’origine polonaise d’un village que je n’arrive pas à décrypter ou alors qui a disparu.Malheureusement je n’arrive pas à déposer une copie de ce document dans ce commentaire

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  4. Très intéressant également…
    Se sont-ils mariés à Metz ? Peut-être pourrai-je accéder à ce mariage s’il est en ligne ? Ou bien – seulement si vous le désirez – vous pouvez m’envoyer une copie par mail pour essayer de décrypter ce mystérieux village…
    feuillesdardoise49@gmail.com

    Descendez-vous ensuite de Cuny ou bien d’un de ses frères et soeurs ?

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  5. Une idée me vient… L’épouse de Louis XV, Marie Leszczynska, était fille de Stanislas, roi de Pologne (même éphémère). Un certain nombre de Polonais n’auraient-ils pas suivi jusqu’en notre pays ? Il y eut dans ces dates la Guerre de Succession de Pologne si je ne me trompe pas ? La généalogie peut rejoindre l’histoire avec un grand H non ? Même si on ne peut résoudre vos énigmes !

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